Pour le NPD, qui rêve déjà de prendre le pouvoir dans quatre ans, la prochaine campagne électorale doit commencer dès maintenant, estime le directeur national du parti, Brad Lavigne.

Ce dernier pense qu'il est possible pour la formation politique de croître à partir des résultats historiques du 2 mai dernier, où le NPD est passé de 36 à 103 sièges, devenant pour la première fois l'opposition officielle à Ottawa, face au gouvernement majoritaire conservateur de Stephen Harper.

«On a obtenu deux millions de votes de plus dans cette élection», a souligné samedi M. Lavigne, qui deviendra sous peu le secrétaire principal de Jack Layton, responsable des communications et affaires parlementaires.

«Je pense que les Canadiens sont de plus en plus ouverts au message que véhiculent Jack Layton et les néo-démocrates», a-t-il ajouté.

Le NPD tient depuis vendredi un congrès à Vancouver, célébrant à la fois les résultats historiques du 2 mai dernier, mais aussi le 50e anniversaire de la formation politique.

«Les jeunes sont sortis voter en grand nombre pour le NPD. Les nouveaux Canadiens et membres des communautés culturelles aussi», a expliqué M. Lavigne, estimant que le NPD pourrait faire des gains aux prochaines élections générales, dans quatre ans, dans la grande région de Toronto, ainsi que dans les Prairies, où le parti est arrivé au deuxième rang dans plusieurs circonscriptions.

Mais pour ce faire, dit-il, il faut bâtir des organisations sur le terrain, un défi encore plus grand au Québec, où les associations de comtés étaient rares avant le raz-de-marée qui a porté à la Chambre des communes 58 nouveaux députés de la Belle Province.

«C'est une occasion en or de bâtir notre parti au Québec», a conclu le directeur national.

Sur les 1500 délégués présents au congrès de Vancouver, seuls 183 viennent du Québec, loin de représenter les 59 députés sur 103 membres du caucus qui viennent de la Belle Province.

«Ce n'est pas suffisant, a réagi le chef néo-démocrate, qui s'est arrêté pour répondre à quelques questions des médias entre deux rencontres, samedi. Alors on doit continuer de bâtir notre équipe au Québec et c'est une grande priorité pour nous.»

Par ailleurs, le chef néo-démocrate juge que les liens traditionnels étroits du parti avec les mouvements ouvriers et syndicats de travailleurs ne nuiront pas à la croissance du NPD, ni à ses chances d'un jour former le gouvernement.

«Au contraire, je pense que nous sommes rendus où nous sommes grâce à ses liens positifs. On travaille ensemble pour les familles de travailleurs. C'est notre priorité et ça va continuer de l'être», a souligné M. Layton.

Toute la fin de semaine, les délégués de partout au pays débattent d'enjeu chers au NPD, du développement durable aux retraites assurées, en passant par la lutte à la pauvreté.

Les résolutions les plus controversées, dont l'abandon du terme «socialisme» et le rejet de toute possibilité de fusion avec le Parti libéral du Canada, seront toutefois débattues dimanche, à la toute fin du congrès, si le temps le permet.

Les délégués devront aussi se prononcer sur le leadership de Jack Layton, avec un vote secret qui commence 9:55 dimanche matin. Mais contrairement à d'autres formations politiques, les néo-démocrates ne sont pas appelés à dire s'ils renouvèlent leur confiance en leur chef, mais plutôt s'ils considèrent que le parti a besoin d'une course au leadership.

Au congrès d'Halifax, en 2009, Jack Layton avait ainsi reçu l'appui de 89,25% des délégués, un résultat à peine inférieur à celui qu'il avait obtenu à Québec, en 2006, soit 92%.

Cette fois-ci, le chef néo-démocrate connaîtra son niveau d'appréciation juste avant de prononcer son discours de clôture du congrès de Vancouver.