Les militants conservateurs ont massivement rejeté ce matin une nouvelle tentative du député ontarien Scott Reid de modifier les règles du parti concernant le poids de chacune des circonscriptions dans une éventuelle course au leadership.

Le vote des quelque 2200 membres a été sans équivoque en faveur du maintien du statu quo, au grand soulagement des délégués du Québec et des provinces atlantiques et du ministre de la Défense, Peter MacKay.

Ainsi, les 308 circonscriptions du pays conserveront un poids égal lorsque vient le temps de choisir un chef, peu importe le nombre de membres qu'elles comptent.

M. Reid et ses alliés, dont le ministre de l'Immigration Jason Kenney et le ministre des Affaires étrangères John Baird, voulaient modifier cette règle de la constitution du parti afin de donner plus de poids aux circonscriptions qui comptent plus de membres. Cette manoeuvre aurait eu pour effet de diluer l'influence du Québec et des provinces qui comptent moins de membres du parti au profit des provinces de l'ouest.

Ils proposaient que les circonscriptions ayant peu de membres se voient accorder 100 points alors que celles qui en comptent davantage en aient 400.

Le ministre de la Défense, Peter MacKay, qui a mené les négociations avec Stephen Harper qui ont conduit à la fusion du Parti progressiste-conservateur et de l'Alliance canadienne en 2003, a de nouveau fait un vibrant plaidoyer en faveur de la règle actuelle. Il a fait valoir que le poids égal accordé aux circonscriptions fait partie des principes fondateurs du Parti conservateur.

«L'égalité des circonscriptions est un principe fondamental de notre pays et de notre parti. Cela a bien servi notre parti. Cela a permis d'élire notre chef actuel. Cela nous a permis de faire élire un gouvernement conservateur majoritaire fort. C'est une règle qui fonctionne. Restons unis et gagnons d'autres sièges avec un système qui a fait ses preuves», a affirmé M. MacKay durant le débat sur cette question au congrès conservateur.

Le sénateur conservateur du Québec Pierre-Claude Nolin a soutenu que modifier cette règle constituerait un «affront» à Peter MacKay et Stephen Harper, qui ont conclu une entente visant à fusionner le Parti progressiste-conservateur et l'Alliance canadienne pour créer le Parti conservateur en 2003.

Prenant la parole, M. Reid a pour sa part soutenu que sa proposition est un compromis raisonnable entre le régime actuel et celui qui accorde un vote à tous les membres.

Le sénateur conservateur Doug Finley, qui a été président des campagnes électorales du Parti conservateur en 2004, 2006 et 2008, a pour sa part affirmé que la règle actuelle donne lieu à des abus qu'il faut corriger en augmentant le poids des circonscriptions qui comptent plus de membres.

«On m'a dit qu'il ne faut pas réparer ce qui fonctionne bien. Mais le système actuel est brisé. Je le sais parce que je suis la seule personne ici qui présidé une campagne nationale au leadership», a dit M. Finley.

En point de presse après la décision des militants, M. MacKay a dit souhaiter que cette question soit réglée une fois pour toutes et il a invité ceux qui souhaitent modifier la constitution du parti à passer à autre chose.

Mais M. Reid a affirmé qu'il n'écarte pas l'idée de revenir à la charge au prochain congrès. Il s'agissait de la troisième tentative de sa part pour faire modifier cette règle depuis 2005.