Les membres du Parlement se sont montrés sous leur meilleur jour, lundi, alors qu'ils entamaient ce qu'ils promettent comme une nouvelle ère de civilité politique.

La première période de questions de la 41e législature fut particulièrement calme.

Les députés de l'opposition ont posé leurs questions, qui n'ont pas spécifiquement été dures ou agressives, en félicitant les ministres du gouvernement conservateur pour avoir été réélus le 2 mai. Les ministres les ont remerciés, et quelques-uns ont saisi l'occasion pour souligner l'appui de leurs électeurs.

Cette ambiance bon enfant durera-t-elle?

Par le passé, les sessions parlementaires ont invariablement débuté sur une note cordiale, pour ensuite se détériorer dans les jours suivants, se transformant en une cacophonie de répliques acrimonieuses, de tirades hyper-partisanes et de chahut assourdissant.

Certains signes ont laissé croire lundi que la nouvelle cohorte de députés retombera éventuellement dans les mauvaises habitudes que les politiciens affirment déplorer.

Des députés de tous les partis ont chahuté à un certain moment. Les élus conservateurs ont d'ailleurs grogné de façon audible lors que le chef néo-démocrate Jack Layton a rappelé à la Chambre des communes que 60 pour cent des Canadiens n'avaient pas voté pour le gouvernement de Stephen Harper.

Dans son nouveau rôle de chef de l'opposition officielle, M. Layton a réitéré que ses 103 députés s'étaient engagés à travailler respectueusement, à mettre fin au chahut et à redonner au Parlement son décorum.

Le premier ministre Harper, qui visitait la région du Richelieu ravagée par des inondations, n'était pas présent pour la période de questions. Le ministre Peter Van Loan a indiqué que le gouvernement était enthousiaste à l'idée d'avoir des débats «significatifs, sensés et profonds» sur ses politiques, pour lesquelles il a précisé que les conservateurs avaient un «mandat clair».

Le ministre a déclenché l'hilarité des députés de l'opposition lors qu'il a déclaré que les conservateurs avaient, lors de la campagne électorale, détaillé «exactement ce qu'ils feront aux Canadiens». Il s'est rapidement repris : «...pour les Canadiens».

Le député libéral de longue date Denis Coderre a été le plus combatif dans ses questions, clouant M. Harper au pilori pour avoir refusé de laisser l'armée aider aux efforts de nettoyage au Québec.