La prise de position du président américain, Barack Obama, en faveur d'un État palestinien basé sur les frontières de 1967 doit être analysée dans son ensemble, a plaidé le premier ministre Stephen Harper, jeudi.

Les révolutions secouant le Proche-Orient et l'Afrique du Nord ont largement dominé les discussions entre les dirigeants des pays du G8, réunis jeudi pour l'ouverture du sommet de Deauville, en France.

La délicate question du conflit israélo-palestinien avait toutefois été ramenée dans l'actualité par un discours historique de M. Obama, la semaine dernière.

Le président américain a proposé de baser les négociations pour un accord de paix au Proche-Orient sur les frontières qui prévalaient avant 1967. Avec la guerre des Six Jours, Israël a conquis militairement les territoires de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et la bande de Gaza. Le premier ministre Benjamin Nétanyahou a vertement rejeté cette offre, affirmant que ces frontières sont «indéfendables».

La suggestion de M. Obama a été qualifiée de «courageuse» par le président français, Nicolas Sarkozy.

M. Harper s'est pour sa part contenté de souligner que les commentaires de M. Obama devaient être analysés dans leur contexte.

«Le président a mis l'accent sur une solution à deux États, l'un devant être juif - et reconnu comme tel - tandis que l'autre est palestinien et doit être démilitarisé», a fait valoir M. Harper.

Le premier ministre a affirmé que la proposition de M. Obama devait être prise comme un tout, et qu'il s'agissait d'une position nuancée que le Canada endossait.

Plus tôt dans la journée de jeudi, M. Harper avait annoncé que le Canada et les États-Unis présenteraient un plan pour la création d'un périmètre de sécurité nord-américain dès cet été.

Le premier ministre s'est dit déterminé à mettre en place ce périmètre pour améliorer la sécurité et accélérer la circulation légitime des personnes, des biens et des services entre le Canada et les États-Unis.

M. Harper s'est félicité du déroulement des discussions et a dit espérer pouvoir présenter un plan d'action commun cet été, après la tenue de consultations publiques. Il n'a pas précisé la portée de ce plan ni l'objet des consultations publiques.

Les discussions au sujet d'un périmètre de sécurité ont débuté en février dernier. L'entente vise à contrôler le va-et-vient entre le Canada et les États-Unis de manière plus cohérente, afin d'assurer la fluidité de la circulation des véhicules et des marchandises.

MM. Harper et Obama ont aussi discuté de moyens d'ajuster les différences dans la réglementation des deux pays afin d'accélérer les échanges commerciaux.

Stephen Harper a participé à cinq rencontres bilatérales dans la journée de jeudi. Le ministre des Affaires étrangères John Baird, tout juste nommé, a lui aussi participé aux échanges.

Stephen Harper a également rencontré le premier ministre britannique David Cameron, le premier ministre japonais Naoto Kan et les leaders de l'Union européenne et de la Commission européenne.