La pression s'accentue sur Josée Verner pour qu'elle renonce à l'indemnité de départ de quelque 120 000$ à laquelle elle aurait droit à titre d'ex-députée, qui s'ajouterait à son nouveau salaire de sénatrice de plus de 130 000$.

Même le bureau du premier ministre Stephen Harper a fait connaître son désaccord avec une telle pratique, hier, par la voix d'un porte-parole. «Le premier ministre s'attend à ce qu'une personne nommée au Sénat ne reçoive pas de paiement compensatoire de la Chambre des communes», a déclaré Carl Vallée.

En vertu des règles du Parlement, un député sortant a droit à une indemnité égale à la moitié de son salaire, y compris la rémunération supplémentaire pour des responsabilités ministérielles, par exemple. Dans le cas de Mme Verner, cette indemnité s'élèverait à 116 624$, payable en sus de son nouveau salaire de sénatrice, qui sera cette année de 132 300$.

De nombreuses voix se sont élevées hier pour exhorter Mme Verner à refuser l'indemnité, qui vise à permettre aux députés défaits ou qui démissionnent de faire une transition entre le Parlement et la prochaine étape de leur vie.

Défaite aux élections du 2 mai dans la région de Québec, l'ancienne ministre des Affaires intergouvernementales et du Patrimoine n'aura pas eu une période de transition très longue: elle a été nommée à la Chambre haute à peine 16 jours plus tard.

«Ce n'est pas sa faute. Ce sont les règles. En principe, elle réclamerait une somme à laquelle elle a droit, a commencé par dire le directeur national de la Fédération canadienne des contribuables, Derek Fildebrandt. Mais c'est tout simplement injuste. Elle déménage à l'autre bout du couloir... C'est toute une transition!», a-t-il poursuivi.

«C'est manifestement une double rémunération, a quant à lui dénoncé le coordonnateur de Democracy Watch, Duff Conacher. Elle devrait faire ce qu'elle a à faire et refuser ce paiement.»

«Une honte»

«C'est une honte, a renchéri le député néo-démocrate Pat Martin. Elle ne devrait pas avoir droit à une indemnité de départ. Ces sommes sont versées aux députés qui perdent leur élection pour qu'ils puissent retomber sur leurs pieds. Elle avait déjà un emploi moins de deux semaines après les élections. C'est indécent.»

M. Martin a exhorté les Canadiens à faire connaître leur indignation et leur colère au bureau du premier ministre Harper.

On ignore pour l'instant quelle est la réaction de Josée Verner; il a été impossible de la joindre, hier. «Elle n'est pas disponible pour une entrevue actuellement», a simplement fait savoir le bureau du premier ministre.