La dirigeante de la plus importante organisation inuite du Canada a affirmé, mardi, qu'une réelle justice sociale n'existerait pas au pays tant que de larges pans de la population resteront en marge de la société.

Mary Simon, qui dirige l'organisation Inuit Tapiriit Kanatami, a déclaré devant une audience réunie mardi à Toronto que son peuple «vivait dans une grande pauvreté matérielle au milieu de richesses abondantes».

Elle a noté que le premier ministre Stephen Harper soulignait à gros traits les richesses naturelles dont dispose le Canada dans le nord de son territoire et qui pourraient lui permettre de devenir un géant minier et énergétique.

Toutefois, a indiqué Mme Simon, les Inuits vivent toujours dans la pauvreté. Les problèmes de logement, d'éducation et de santé auxquels fait face cette population sont toujours immenses. Le taux de suicide des Inuits est 11 fois plus élevé que la moyenne canadienne.

Mary Simon a demandé au gouvernement fédéral de créer un «filet social solide, fiable et généreux», sous la forme d'une charte sociale, afin de s'assurer que tous les Canadiens puissent subvenir à leurs besoins de base.

Mme Simon souhaite aussi qu'Ottawa finalise la stratégie pancanadienne sur l'éducation des Inuits, construise des centres pour les Inuits atteints de maladies mentales, résolve les revendications territoriales et injecte davantage de fonds pour le logement.