Le nouveau ministre fédéral des Affaires intergouvernementales, le Terre-Neuvien Peter Penashue, veut rassurer le Québec: peu importe les litiges opposant sa province et le Québec, il sera équitable.

Premier Innu à être élu au gouvernement fédéral, le 2 mai dernier, M. Penashue a directement fait son entrée au conseil des ministres de Stephen Harper.

Mais cette nomination par le premier ministre, mercredi, a rapidement été critiquée par la chef de l'opposition à Québec, Pauline Marois.

La leader du Parti québécois s'est inquiétée de voir le seul élu de Terre-Neuve-et-Labrador accéder au poste de ministre responsable d'assurer de bonnes relations entre Ottawa et les provinces.

Car Québec et Saint-Jean comptent présentement deux contentieux: le développement hydroélectrique du Bas-Churchill et le gisement d'hydrocarbures Old Harry, qui est situé à cheval sur les deux provinces.

Or le nouveau ministre des Affaires intergouvernementales s'est défendu, jeudi, d'être dans une position délicate puisque l'une des parties est sa propre province.

«Je dois être équitable, parce qu'en tant que parlementaires nous devons regarder l'ensemble du Canada et s'assurer que chacun est traité de façon équitable. Et c'est ce qui est attendu», a-t-il plaidé, à sa sortie d'une formation offerte aux nouveaux élus.

Les 108 nouveaux députés étaient réunis au Parlement, jeudi matin, pour en apprendre plus sur leur nouveau boulot, notamment comment choisir leurs employés, gérer les budgets auxquels ils auront droit ainsi que les différentes règles parlementaires.

Des députés d'expérience étaient également présents pour partager leurs connaissances. Le néo-démocrate Joe Comartin a entre autres insisté sur l'importance d'établir un équilibre entre la vie personnelle et la vie très prenante d'un parlementaire.

À peine le nouveau conseil des ministres avait-il été annoncé, à Ottawa, que Mme Marois avait affirmé, mercredi à Québec, que la nomination de M. Penashue envoyait «un signal assez particulier» à la Belle Province, puisqu'elle présentait «un risque de conflit».

La chef du PQ avait cependant refusé d'y voir un geste de provocation de la part du premier ministre Harper, dont le gouvernement conservateur a été élu majoritaire début mai.

Au gouvernement du Québec, l'homologue de M. Penashue, le libéral Pierre Moreau, s'était montré plus prudent, en rétorquant qu'il était prématuré de craindre un ministre fédéral en provenance de Terre-Neuve.

Le gouvernement québécois s'était fortement opposé, pendant la campagne électorale fédérale, à la décision des conservateurs fédéraux d'accorder une garantie de prêt à Terre-Neuve-et-Labrador pour le projet hydroélectrique du Bas-Churchill, dont le coût est estimé à 6,2 milliards de dollars.

Stephen Harper en avait fait l'annonce au départ de sa tournée électorale, le 31 mars.

La décision avait immédiatement été dénoncée de façon unanime par l'Assemblée nationale.

Peter Penashue s'apprête à faire ses premiers pas en politique fédérale, lui qui a été élu pour la première fois à la Chambre des communes le 2 mai dernier.

Né et élevé dans la collectivité innue du Labrador, il a été président de la Nation innue et a occupé le poste de grand chef à quelques reprises, dans les années 1990 et 2000.