Le premier ministre Stephen Harper présentera aujourd'hui l'équipe ministérielle remaniée qui l'épaulera dans la gestion des affaires du pays alors que son gouvernement entreprend le début de son premier mandat majoritaire.



Si M. Harper a exprimé le souhait en privé de maintenir en poste ses principaux ministres - Jim Flaherty aux Finances, Peter MacKay à la Défense, Peter Kent à l'Environnement, Rob Nicholson à la Justice, Vic Toews à la Sécurité publique, Gerry Ritz à l'Agriculture, Diane Finley aux Ressources humaines, entre autres - les résultats des élections et le départ de deux ministres le forcent à apporter certains changements importants.

Quatre ministres ont été défaits le 2 mai. Il s'agit de Lawrence Cannon (Affaires étrangères), Josée Verner (Affaires intergouvernementales), Jean-Pierre Blackburn (Anciens Combattants), et Gary Lunn (ministre d'État au sport amateur).

Deux ministres - Chuck Strahl aux Transports et Stockwell Day au Conseil du Trésor - ont décidé de prendre leur retraite de la politique.

En assemblant les pièces du casse-tête, M. Harper doit aussi composer avec une faible représentation du Québec, où seulement cinq députés conservateurs ont été réélus, dont deux ministres.

Le réseau CTV a rapporté, hier soir, que M. Harper confiera le ministère des Affaires étrangères à son homme de confiance de toujours, le ministre John Baird, actuellement leader du gouvernement à la Chambre.

Toute la journée hier, les proches collaborateurs du premier ministre, de même que les ministres choisis, ont observé le plus grand mutisme afin d'éviter quelque fuite que ce soit.

«Il va y avoir un équilibre entre l'expérience et le sang neuf. Mais le message principal que le premier ministre veut envoyer en formant son cabinet, c'est qu'il veut assurer la continuité et la stabilité», a indiqué hier soir une source gouvernementale.

Représentation québécoise

Cela dit, d'aucuns s'attendent à ce que les ministres Denis Lebel (Développement régional) et Christian Paradis (Ressources naturelles) conservent leurs responsabilités ou obtiennent une promotion.

On s'attend aussi à ce que le député de Beauce Maxime Bernier retourne au cabinet après un purgatoire de trois ans. M. Bernier, qui a été ministre de l'Industrie en 2006 et ministre des Affaires étrangères en 2007, avant d'être écarté du Cabinet en 2008 pour avoir oublié des documents secrets au domicile de sa petite amie de l'époque, Julie Couillard, pourrait obtenir un poste junior ou encore faire son entrée par la grande porte en accédant au Conseil du Trésor, selon certains observateurs.

Il est toutefois peu probable que les cinq députés du Québec obtiennent une place à la table du Cabinet.

Effectuant un retour sur la scène politique fédérale, Bernard Valcourt, l'ancien ministre dans le gouvernement de Brian Mulroney, se verrait confier le ministère des Affaires intergouvernementales. Sa nomination permettrait d'augmenter la représentation francophone à la table du Cabinet. M. Valcourt, qui a été chef du Parti conservateur du Nouveau-Brunswick dans les années 90, est reconnu pour sa fougue et sa détermination.

Seul élu conservateur de Terre-Neuve, Peter Penashue devrait être parmi les rares recrues appelées par Stephen Harper, afin de permettre à cette province d'avoir sa voix au Cabinet. Le Parti conservateur avait été balayé de la province aux élections de 2008 à la suite de la campagne contre Stephen Harper du premier ministre de l'époque, Dany Williams.

L'actuel ministre du Patrimoine, James Moore, pourrait aussi obtenir une promotion en se voyant confier le ministère des Transports et la responsabilité de la Porte d'entrée du Pacifique.

L'Ontario, qui a procuré à Stephen Harper la fameuse majorité des sièges qu'il convoitait depuis 2006, sera sans doute bien représentée au Cabinet. Des nouveaux visages pourraient ainsi être promus. Certains croient que Chris Alexander, un ancien diplomate en Afghanistan, Mark Adler, fondateur de l'Economic Club de Toronto, ou encore Kellie Leitch, chirurgienne orthopédique en pédiatrie, pourrait être en lice pour des responsabilités ministérielles.