Les libéraux se donnent encore 10 jours pour régler leurs différends et nommer un chef intérimaire pour remplacer Michael Ignatieff, qui a démissionné au lendemain du scrutin catastrophique du 2 mai.

Les membres du caucus libéral se réuniront le mercredi 25 mai et devraient, à l'issue de cette rencontre, proposer un nom au comité exécutif national, qui doit entériner le choix.

La Constitution du Parti libéral du Canada (PLC) prévoit qu'un chef intérimaire doit être désigné au maximum 27 jours après la démission du chef, dans ce cas-ci avant le 30 mai.

Or, la semaine dernière, la mise en place par le comité exécutif national du PLC de règles à respecter pour la nomination d'un chef intérimaire a soulevé le mécontentement de certains députés.

«On a parlé des conditions pendant trois heures. On les comprend. Soit on les accepte, soit on ne les accepte pas, a souligné hier le député de Bourassa, Denis Coderre. Il n'y a rien qui lie le caucus à des conditions. Le caucus a ses prérogatives. Le caucus prend sa propre décision.»

Tenant à minimiser les différends entre le caucus et le comité de direction du parti, M. Coderre estime que la nomination d'un successeur temporaire à M. Ignatieff ne sera qu'une formalité.

«Il n'y a pas de course au leadership par intérim, dit-il. Le 25 mai, le caucus va se réunir. On va proposer quelqu'un. Après, ça ne prend pas de temps, l'exécutif va entériner.»

Ces fameuses conditions, lesquelles, selon certaines sources libérales, pourraient être assouplies, prévoient que le chef intérimaire doit être bilingue, renoncer à poser sa candidature à la véritable course à la chefferie, qui se tiendrait dans deux ans, et renoncer à des discussions en vue d'une éventuelle fusion avec le NPD de Jack Layton. La sélection d'un chef intérimaire est d'autant plus cruciale que celui-ci aura la lourde tâche d'entamer la reconstruction de la formation, qui est passée pour la première fois de son histoire au rang de troisième parti à la Chambre des communes, avec maintenant seulement 34 députés.

Dans les coulisses, la liste des candidats à l'intérim semble courte.

Marc Garneau, député de Westmount-Ville-Marie, un des sept libéraux subsistant au Québec, est le seul à avoir officiellement annoncé, la semaine dernière, qu'il se mettait en réserve de la République, se disant prêt à agir à titre de chef intérimaire si telle était la volonté du caucus.

Des sources libérales mentionnent Ralph Goodale, qui n'est toutefois pas bilingue, et, surtout, l'ancien candidat à la chefferie libérale en 2006 Bob Rae, qui est aussi le choix de Denis Coderre.

«C'est la personne qui, à mon avis, doit être là parce qu'elle est connue et reconnue par ses pairs pour son travail parlementaire et qu'elle peut jouer un rôle de premier plan», a dit M. Coderre, qui ne verrait pas de problème à ce que M. Rae se présente aussi à la course à la chefferie libérale, dans deux ans.

«L'important, c'est qu'il faut qu'on soit pertinents et il faut qu'on soit percutants», a conclu M. Coderre.

M. Rae a indiqué la semaine dernière être «en réflexion».