Réélu le 2 mai avec une majorité confortable à la Chambre des communes, le gouvernement conservateur de Stephen Harper présentera les grandes lignes de ses intentions au début de ce troisième mandat dans un discours du Trône qui sera présenté le vendredi 3 juin.

Ce discours du Trône, qui sera lu au Sénat par le gouverneur général David Johnston, comme le veut la tradition, donnera le coup d'envoi à la nouvelle session parlementaire.

«Le 2 mai, les Canadiens ont élu un gouvernement conservateur majoritaire stable et fort. Durant les élections, le premier ministre s'est engagé à reprendre le travail immédiatement. C'est exactement ce que notre gouvernement a fait. Et le discours du Trône traitera d'abord et avant tout de la priorité des Canadiens - l'économie», a confié hier soir une source gouvernementale qui a requis l'anonymat.

Le cabinet des ministres

Mais avant de lancer cette nouvelle session, le premier ministre Stephen Harper doit former son cabinet. Tout indique qu'il annoncera cette semaine la composition de l'équipe ministérielle qui l'épaulera dans la gestion des affaires du pays.

M. Harper doit composer avec une représentation réduite du Québec - seulement cinq députés conservateurs ont survécu à la vague orange du 2 mai et trois ministres québécois ont mordu la poussière (Lawrence Cannon, Jean-Pierre Blackburn et Josée Verner). En outre, il devrait donner des responsabilités ministérielles importantes à certaines recrues de l'Ontario, vraisemblablement à Chris Alexander et à Kellie Leitch. Car c'est véritablement grâce à l'Ontario, où le Parti conservateur a remporté 73 des 106 sièges que compte la province aux Communes, si Stephen Harper a obtenu une majorité au dernier scrutin.

Une douzaine de ministères pourraient changer de main lorsque Stephen Harper aura terminé le casse-tête que représente la formation du cabinet. Par ailleurs, les jours de la ministre responsable de l'ACDI, Bev Oda, à la table du cabinet pourraient être comptés compte tenu de l'élection de plusieurs candidats-vedettes de l'Ontario.

Un budget à adopter

Durant cette session, l'objectif prioritaire sera de faire adopter par les Communes le budget du ministre des Finances, Jim Flaherty. Le budget qu'il déposera sera essentiellement le même que celui qu'il avait présenté le 22 mars mais qui n'a pas été adopté avant le déclenchement des élections, forcé par les trois partis de l'opposition, alors majoritaires aux Communes.

Selon des informations que La Presse a obtenues hier soir, le gouvernement Harper veut s'assurer que le budget soit adopté par les Communes avant la relâche des travaux parlementaires pour l'été.

«L'économie est notre priorité absolue est nous allons agir rapidement pour adopter la prochaine phase du plan d'action économique du gouvernement. Le Canada est sorti de la récession mondiale plus fort que tout autre pays industrialisé, mais la reprise demeure fragile et trop de Canadiens sont encore inquiets au sujet de leur sécurité d'emploi et de leur avenir économique», a affirmé la source gouvernementale.

M. Flaherty a indiqué la semaine dernière qu'il apportera quelques changements mineurs à son plan budgétaire, notamment l'ajout d'une somme de 2,2 milliards qui doit être versée au Québec avant le 15 septembre en guise de compensation financière pour avoir harmonisé sa taxe de vente provinciale à la TPS dans les années 90. Le Parti conservateur s'est engagé à régler ce vieux contentieux avant le début de l'automne durant la dernière campagne électorale.

Cette session donnera lieu à une nouvelle dynamique politique: un gouvernement majoritaire, le premier au pouvoir depuis 2004, et une opposition officielle menée pour la première fois de l'histoire par le NPD. En tout, les troupes néo-démocrates de Jack Layton ont remporté 103 sièges, dont 59 au Québec.

Le Parti libéral, lui, a été relégué au rôle de troisième violon aux Communes pour la première fois de son histoire, n'ayant fait élire que 34 députés. Le Bloc québécois a aussi été décimé. Il a été réduit à 4 sièges seulement, bien moins que les 12 sièges requis pour obtenir le statut de parti reconnu aux Communes.