«Je suis en colère. On pourrait avoir au moins la décence de laisser refroidir le cadavre», a lancé Michel Guimond, député défait du Bloc québécois au sujet de la sortie de Pierre Paquette, qui a révélé au Devoir ses intentions de succéder à Gilles Duceppe.

En point de presse avant le caucus du Bloc, qui avait lieu mercredi matin à Laval, M. Guimond a dit que M. Paquette avait fait une erreur, qu'il était prématuré d'envisager de remplacer M. Duceppe. Et il a assuré qu'il n'était pas le seul à penser ainsi, ajoutant qu'il allait faire savoir sa façon de penser au principal intéressé.

Voulant manifestement limiter les dégâts, Pierre Paquette, lui-même candidat défait dans Joliette, a pris la peine de sortir de la salle de réunion pour aller parler aux journalistes après la déclaration de M. Guimond.

S'il a déjà annoncé ses intentions, a-t-il dit, c'est par souci de «transparence» envers ses collègues et par respect pour les partisans du Bloc.

M. Paquette, qui entend partir en tournée au Québec durant l'été pour récolter des appuis, a expliqué qu'il avait besoin d'annoncer publiquement ses couleurs pour asseoir sa légitimité. Il n'estime pas avoir manqué de respect à son chef, qui s'est retiré le soir de la défaite.

À son avis, le Bloc devra se trouver un chef d'ici à six mois. «Il faut se laisser le temps de décanter, mais, en même temps, si c'est trop long, ça risque d'avoir comme conséquence que le Bloc se disloque...»

Pour sa part, Daniel Paillé - qui a fait quelques déclarations dans les journaux au cours des derniers jours et qui est pressenti comme candidat potentiel - a déclaré qu'il ne s'agit pas tant, actuellement, de savoir qui sera le chauffeur de l'autobus que de savoir «s'il y a encore un autobus».

Le Québec compte 45% de souverainistes, et seulement la moitié d'entre eux ont voté pour le Bloc. Il faut maintenant «voir où sont les autres», a-t-il déclaré.

Bernard Bigras, lui aussi défait, croit que, avant de choisir un nouveau chef, il doit y avoir un processus de consultation. Cela dit, chacun est bien libre de faire comme il l'entend. «Nous sommes des électrons libres. Tout le monde est libre de faire les consultations qu'il veut.»

Maria Mourani a pour sa part déclaré: «On doit prendre notre temps pour consulter notre base et la population. Une course à la direction est prématurée.»

Vivian Barbot, candidate défaite dans Papineau, a précisé que c'est elle qui assure l'intérim en sa qualité de vice-présidente du Bloc québécois.

Pour ce qui est de la défaite en tant que telle, Michel Guimond estime que c'est une «volée comme les Québécois savent en donner»