Le Canada pourrait être vulnérable à des fuites d'informations de style WikiLeaks comme cela est arrivé aux États-Unis et qui ont provoqué la colère des diplomates américains, met en garde un rapport interne du gouvernement.

Le document du ministère des Affaires étrangères soutient qu'un initié débrouillard et déterminé pourrait parvenir à divulguer des câbles diplomatiques canadiens.

Toutefois, il est possible de minimiser le risque grâce à la technologie et à la formation des employés, soutient l'analyse datée du mois de décembre, qu'a obtenue par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Le site de WikiLeaks a commencé à publier une partie des quelque 250 000 câbles diplomatiques américains à la fin du mois de novembre. Les documents ont notamment révélé les inquiétudes américaines quant au développement du nucléaire par le Pakistan jusqu'aux préoccupations étranges du chef libyen, Mouammar Kadhafi.

Cela a suffisamment inquiété le ministère des Affaires étrangères pour qu'il se penche de manière sérieuse sur les probabilités que de telles fuites diplomatiques surviennent au Canada.

Le rapport évalue la vulnérabilité des informations confidentielles et secrètes rangées dans la mémoire du système C5 du ministère, qui contient l'essentiel des correspondances diplomatiques.

Mais il note néanmoins que peu d'employés ont accès à ce système d'informations classifiées.

Le ministère a refusé d'accorder une entrevue au sujet du rapport. Néanmoins, d'autres notes obtenues par La Presse Canadienne démontrent qu'il anticipait depuis des mois des questions relatives aux pratiques liées à la sécurisation de l'information.

Une note révèle entre autres que le ministère des Affaires étrangères se servirait des événements entourant WikiLeaks pour revoir ses pratiques et pour déterminer si l'équilibre entre les exigences opérationnelles et sécuritaires pour les informations diplomatiques étaient suffisantes ou nécessitaient des changements.