Le conseil national du Parti libéral du Canada (PLC) a adopté de nouvelles règles qui excluent de facto la candidature de la plupart des députés les plus en vue de la formation, dont Bob Rae, Ralph Goodale et Justin Trudeau, pour le poste de chef par intérim.

Le conseil national a diffusé une déclaration finale, mardi, décrivant un plan pour reporter jusqu'à deux ans l'élection du prochain chef. Le document établit également les modalités pour la sélection du chef par intérim.

Le plan final, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, est presque identique à une ébauche qui avait été divulguée, lundi. Cette ébauche semblait avoir été rédigée de telle sorte que le député torontois Bob Rae ne soit pas choisi comme chef par intérim.

Le plan final comporte toutefois quelques modifications, dont l'une permet une plus grande ouverture à la participation des sénateurs libéraux dans le mécanisme de nomination.

Le document prévoit que le chef intérimaire doit être bilingue, alors que l'ébauche indiquait que la nomination d'un chef par intérim unilingue était acceptable à condition qu'il s'agisse d'une personne ayant le français pour langue maternelle.

La version finale semble donc exclure M. Goodale, un député d'expérience de la Saskatchewan qui ne parle pas français.

À l'instar de l'ébauche, la version finale exige que le chef par intérim renonce, par écrit, à la direction du parti et à toute discussion concernant la fusion entre le PLC et le Nouveau Parti démocratique.

Ces règles semblent exclure d'emblée le député Bob Rae, ce dernier ayant déjà évoqué la nécessité de parler d'une telle fusion et n'ayant pas exclu la possibilité de prendre les rênes de son parti et succéder à Michael Ignatieff, qui a remis sa démission au lendemain des élections.

En outre, M. Rae jouit d'un fort appui parmi les sénateurs libéraux.

Mais le poste de chef intérimaire du PLC pourrait également être impossible à obtenir pour la plupart des députés les plus en vue parmi les 34 libéraux ayant été élus, la semaine dernière.

Les députés néo-brunswickois Dominic LeBlanc, ottavien David McGuinty et montréalais Justin Trudeau, Denis Coderre et Marc Garneau ne pourront pas proposer leur candidature, à moins qu'ils ne renoncent à succéder au chef par intérim.

Si ces députés décident de renoncer à la chefferie par intérim, la liste des candidats ne comportera plus que quelques députés bilingues, comme Scott Brison, John McCallum, Geoff Regan, Joyce Murray et Mauril Bélanger.

Le caucus libéral doit se réunir, mercredi, pour entreprendre des discussions pour trouver un chef intérimaire. Le choix du caucus devra être approuvé par les membres du conseil national, qui compte 36 membres dont plusieurs appuient M. LeBlanc.

Dans sa déclaration finale, le conseil national indique que le candidat gagnant doit avoir l'appui de la majorité des membres du caucus, lequel comprend 46 sénateurs, et des 34 députés. Cette condition donne davantage de poids aux opinions des députés.

En ce qui concerne la date du vote pour élire un nouveau chef, le conseil national propose une modification aux statuts du PLC, lesquels exigent qu'un successeur à M. Ignatieff soit choisi d'ici le 19 octobre 2011.

Le conseil national a convenu d'organiser, le 18 juin, un congrès spécial par le truchement d'internet où sera soumise une proposition de modification des statuts afin de reporter le vote à une date incluse entre le 1er mai 2012 et le 30 juin 2013. La date précise serait choisie par le conseil national du PLC.