Une nouvelle semaine amène une nouvelle source d'embarras pour la controversée députée du Nouveau Parti démocratique (NPD) dans Berthier-Maskinongé.

Après les controverses sur son niveau de français, ses vacances à Las Vegas en pleine campagne électorale et des irrégularités sur son bulletin de candidature aux élections du 2 mai, voilà qu'il a été révélé, mardi, que la biographie de Ruth Ellen Brosseau sur le site internet du NPD était inexacte.

Le document prétendait que Mme Brosseau avait obtenu un diplôme en marketing du St. Lawrence College de Kingston.

Or, l'institut collégial a lui-même démenti la chose auprès de certains médias.

Mme Brosseau aurait suivi des cours à l'établissement ontarien, mais n'aurait pas obtenu son diplôme.

Au NPD, on a rétorqué que la nouvelle députée, qui est une mère monoparentale, avait dû quitter l'école pour rentrer à Ottawa s'occuper de son fils. Il ne lui manquerait que «deux crédits», selon le parti.

«Quand sa biographie a été publiée sur notre site web, un employé du parti a modifié le libellé sans autorisation», a fait valoir un porte-parole, Marc-André Viau.

M. Viau n'a cependant pas voulu préciser si Mme Brosseau prévoyait terminer ses cours et si l'employé responsable de la bourde était toujours en poste au sein du parti.

«Nous nous excusons de cette erreur et regrettons le préjudice fait à Mme Brosseau», poursuit le parti dans une déclaration écrite, tout en refusant de répondre aux autres questions.

La biographie de la députée a été modifiée, sur le site internet du NPD, ne faisant plus mention de son parcours académique. On indique simplement que Mme Brosseau est «très impliquée dans sa communauté», qu'elle a «pour passion de venir en aide et de remettre sur pieds les animaux blessés» et qu'elle travaille comme assistante-gérante d'un restaurant d'Ottawa.

La biographie en ligne présente également une nouvelle photographie de la députée, en veston, alors que l'ancienne semblait avoir été prise par Mme Brosseau elle-même et était hors foyer.

Depuis plusieurs semaines, Mme Brosseau a fait l'objet de critiques, d'abord parce qu'elle n'aurait pas été en mesure d'accorder une entrevue en français à une radio locale de sa circonscription, puis parce qu'elle s'était absentée du pays pendant la campagne électorale qui l'a portée au pouvoir, contre toute attente.

Depuis son élection, le 2 mai dernier, ses rivales conservatrice, libérale et son adversaire bloquiste ont porté plainte à Élections Canada, en dénonçant la mise en candidature de Ruth Ellen Brosseau. Le bulletin de candidature aurait comporté des irrégularités, selon les candidats défaits des trois partis.

Si elle a défrayé les manchettes à maintes reprises, Mme Brosseau ne s'est pas adressée elle-même aux médias, hormis une unique entrevue avec un quotidien de sa circonscription, Le Nouvelliste de Trois-Rivières.

Le NPD se garde bien de permettre à la députée de s'adresser aux médias, prétextant qu'elle doit suivre des cours d'appoint en français et que le parti doit la préparer avant qu'elle ne parle aux journalistes.

Dans le cadre de son entrevue avec Le Nouvelliste, Mme Brosseau -qui représente un comté à forte majorité francophone- a peu parlé français, s'exprimant dans la langue de Molière avec un accent saccadé qui ne laisse aucun doute sur ses origines anglophones.

La nouvelle députée de Berthier-Maskinongé n'a toujours pas visité la circonscription qu'elle représente, mais au NPD on insistait, la semaine dernière, pour dire que ce serait fait «dans les prochains jours».

D'ici là, Ruth Ellen Brosseau a laissé un message téléphonique en français à ses électeurs, cette fin de semaine, dans lequel elle les remercie, avec son chef Jack Layton, de leur appui lors du scrutin fédéral.