Inquiet pour l'image de son parti à l'approche d'une campagne électorale, le chef libéral, Michael Ignatieff, a demandé à un lobbyiste très connu sur la colline parlementaire, à Ottawa, de quitter son poste au conseil national du PLC.

Herb Metcalfe, qui occupait jusqu'à mercredi soir le poste de «président, revenu national» au conseil national, a remis sa démission et son nom a été immédiatement effacé du site internet du PLC.

M. Metcalfe, organisateur de longue date au PLC, a déjà été responsable de la brève campagne de l'ancien ministre John Manley pour la direction du parti. Il a par la suite joué le même rôle auprès de Stéphane Dion, dont il a aussi été conseiller lorsqu'il était à la tête du PLC.

Ce ne sont pas les états de service partisans de M. Metcalfe qui posent problème, mais plutôt le fait qu'il soit consultant à Capital Hill, une firme d'Ottawa, et lobbyiste enregistré auprès du gouvernement fédéral.

À la veille d'une campagne électorale, le bureau de M. Ignatieff veut, dit-on, éviter toute confusion ou perception négative que risquerait de susciter le fait de garder au conseil national un lobbyiste en exercice. On précise chez les libéraux que M. Metcalfe était bénévole au conseil et que, malgré son titre, il n'était pas en contact direct avec des donateurs ni ne faisait de sollicitation.

La présence d'Herb Metcalfe dérangeait beaucoup de monde au PLC, marqué au fer rouge par le scandale des commandites. Le week-end dernier, des militants de l'aile québécoise du PLC réunis à Sherbrooke ont même tenté, en vain, de faire adopter une résolution interdisant aux lobbyistes de siéger dans les instances de leur parti.

Selon nos sources, la direction du Parti conservateur a aussi donné le mot d'ordre de tenir les lobbyistes à distance pendant la campagne.

Au cours des dernières années, le Parlement a adopté des lois encadrant plus strictement le travail des lobbyistes auprès du gouvernement. Ils doivent, notamment, être inscrits à la liste des lobbyistes, et toutes leurs rencontres doivent être déclarées, colligées et affichées sur un site internet pour consultation publique.