Sans politique nationale en matière de garderies, l'économie canadienne souffrira, conclut un nouveau rapport de YWCA Canada, qui sera publié dans le cadre de la Journée internationale de la femme.

Le document révèle que les femmes ne peuvent intégrer pleinement le marché du travail en raison d'un manque de garderies faciles d'accès et à des coûts raisonnables.

La présidente-directrice générale de l'organisation, Paulette Senior, soutient que le système actuel ignore les progrès réalisés par les femmes au cours des 30 dernières années, notamment dans le domaine de l'éducation et sur le marché du travail.

Le gouvernement fédéral «agit encore comme si les femmes étaient au foyer», plutôt que de fournir un soutien à celles qui combinent les rôles de travailleuse et de mère, a indiqué Mme Senior, dimanche.

«À moins qu'Ottawa n'agisse immédiatement, cet écart affectera la prospérité de l'économie canadienne», a-t-elle soutenu.

Des données du recensement soulignent que la main d'oeuvre féminine forme 60 pour cent des diplômés universitaires - comparativement à 32 pour cent en 1971 - et près de la moitié de la main-d'oeuvre.

Les chiffres de Statistique Canada pour l'année 2009 indiquaient que 64,4 pour cent des femmes ayant des enfants en bas âge occupaient un emploi. En 1976, environ 27 pour cent de ces femmes avaient un emploi.

Une torontoise de 29 ans, Jennifer Kim, prévoit qu'il sera de plus en plus difficile de trouver une garderie pour sa fille de quatre mois cet automne, alors qu'elle retournera à l'université. Selon ses calculs, envoyer son bébé dans un centre de garde lui coûtera 16 000 $  par année, ce qui constitue une bonne partie du salaire qu'elle gagnera à titre d'éducatrice.

Les programmes de gardes d'enfants sont gérés par les provinces, et diffèrent d'un endroit à l'autre.

Ottawa offre toutefois des avantages et des crédits d'impôts aux parents.

Les parents ayant un enfant de moins de six ans peuvent recevoir 100 $ par mois en vertu de la prestation universelle pour la garde d'enfants. Ils peuvent également réclamer un crédit d'impôts de 315 $  pour chaque enfant de moins de 18 ans.

Selon les données du ministère fédéral des Ressources humaines et Développement des compétences, Ottawa doit transférer 1,167 milliard $ aux provinces et territoires du pays pour soutenir le développement des enfants en bas âge et les soins à l'enfant, au cours de l'année 2010-2011.

Pour l'année 2013-2014, cette somme sera portée à 1,3 milliard $.

Les garderies canadiennes demeureront un fouillis inadéquat sans l'instauration d'une politique nationale en la matière, selon le rapport de YWCA Canada.

L'organisme doit publier le document lundi à la veille de la Journée internationale de la femme, mardi.  L'ouvrage s'intitule «Diplômée, embauchée et égale: Une garde d'enfants nationale pour une prospérité économique» (»Educated, Employed and Equal - The Economic Prosperity Case for National Child Care»).