L'heure de vérité approche pour le gouvernement Harper. Dans environ trois semaines, il saura s'il pourra diriger le pays encore quelques mois ou s'il devra défendre son bilan en campagne électorale.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, a confirmé mercredi qu'il présentera son prochain budget le 22 mars, mettant ainsi fin à des semaines de spéculations. Le gouvernement Harper doit obtenir l'appui de l'un des trois partis de l'opposition pour faire adopter son plan budgétaire, faute de quoi il devra déclencher des élections qui auraient lieu au plus tôt le 2 mai.

Le Parti libéral et le Bloc québécois ont déjà fait savoir qu'ils voteront contre le budget parce que le ministre Flaherty refuse d'acquiescer à leurs demandes. Les libéraux exigent l'annulation des baisses d'impôts consenties aux entreprises, et le Bloc veut qu'Ottawa verse une compensation au Québec pour l'harmonisation de la TPS et de la TVQ.

L'avenir du gouvernement repose donc entre les mains du NPD, qui a aussi ses exigences:

> Élimination de la TPS sur les factures de chauffage résidentiel et rétablissement du programme de rénovation résidentiel écoÉNERGIE.

> Augmentation du Supplément de revenu garanti pour aider les aînés les plus vulnérables.

> Renforcement du Régime de pensions du Canada.

> Adoption de mesures pour donner accès à un médecin de famille aux 5 millions de Canadiens qui n'en ont pas.

Équilibre budgétaire

En point de presse, mercredi, à l'issue d'une réunion des députés conservateurs, M. Flaherty a soutenu que son prochain budget ne contiendra aucun programme qui pourrait mettre en péril le retour à l'équilibre budgétaire d'ici à 2015: «Il faut vivre selon nos moyens et éliminer le gaspillage et les dédoublements. Nous n'allons pas faire de promesses de nouvelles dépenses qui provoqueraient une hausse des taxes, tueraient la création d'emplois et mettraient en péril la fragile reprise économique.»

M. Flaherty a réitéré son engagement de venir à bout du déficit, qui dépassera les 40 milliards de dollars en 2010-2011, sans augmenter les impôts ou les taxes et sans réduire les transferts aux provinces. Il a donc essentiellement rejeté les demandes du NPD, à l'exception d'une augmentation du Supplément de revenu garanti pour les aînés.

Sondage

Par ailleurs, un nouveau sondage sur les intentions de vote des Canadiens suggère que le Parti conservateur détient une avance de huit points sur le Parti libéral.

Le sondage montre que les conservateurs du premier ministre Stephen Harper récoltent 36 % des intentions de vote au pays, contre 28% pour le Parti libéral de Michael Ignatieff et 15% pour le Nouveau Parti démocratique de Jack Layton.

Au Québec, le Bloc Québécois conserve une avance confortable, avec 39% des intentions de vote.

Le sondage téléphonique a été mené auprès de 2020 personnes entre le 17 et le 27 février derniers. Il comporte une marge d'erreur de 2,2 points de pourcentage, 19 fois sur 20.