Même s'il juge que le premier ministre Stephen Harper est «de plus en plus déconnecté» des besoins des Canadiens, le chef du NPD, Jack Layton, se réserve la possibilité d'appuyer le prochain budget, ce qui assurerait la survie du gouvernement conservateur.

«Nous allons étudier le budget dans son ensemble, a indiqué M. Layton en conférence de presse, mardi. Le budget est un moment important où on doit décider comment les impôts des Canadiens doivent être dépensés et quelles doivent être les priorités.»

Le travail du NPD, a-t-il dit, est de s'assurer que le budget réponde aux besoins des Canadiens.

«Le problème du gouvernement de Stephen Harper, qui fondamentalement méprise la démocratie, c'est un problème à plus long terme», a souligné M. Layton, qui juge toutefois que «trop de Canadiens ne croient plus en notre Parlement».

Le chef néo-démocrate a dressé la liste des dossiers qui, selon lui, minent la crédibilité de l'institution: une ministre qui ment au Parlement, un Sénat qui annule une loi adoptée par une Chambre des communes démocratiquement élue, des sénateurs conservateurs accusés d'avoir violé la loi électorale.

«Les organes de surveillance et les fonctionnaires sont muselés et, sous le leadership de Stephen Harper, les lobbyistes sont plus proches du pouvoir que jamais», a critiqué M. Layton.

Des conditions sine qua non

Le chef du NPD a rencontré en privé le premier ministre le vendredi 18 février, ce qui a ravivé les spéculations selon lesquelles le NPD pourrait voter pour le prochain budget, que le ministre des Finances, Jim Flaherty, présentera vraisemblablement le 22 mars.

Le NPD a demandé que le prochain budget contienne notamment une bonification du supplément de revenu garanti pour les aînés, le rétablissement des programmes ÉcoÉNERGIE et des mesures pour aider les Canadiens à avoir un médecin de famille.

Mais des trois partis de l'opposition, le chef néo-démocrate est le seul qui n'a pas imposé une condition sine qua non à son éventuel appui au budget.

Les libéraux de Michael Ignatieff ont déjà annoncé qu'ils voteraient contre le budget si les baisses d'impôt consenties aux grandes entreprises n'étaient pas annulées, ce qu'Ottawa refuse catégoriquement de faire.

Gilles Duceppe, quant à lui, exige que le Québec reçoive une compensation de 2,2 milliards de dollars pour l'harmonisation de la taxe de vente, sans quoi ses députés voteront contre le budget.