L'opposition fédérale poursuit sa lutte pour prouver que la ministre de la Coopération internationale Bev Oda a menti aux parlementaires et pour qu'elle en subisse les conséquences.

Les députés demanderont au président de la Chambre des communes, Peter Milliken, de se saisir du dossier impliquant la ministre Bev Oda, jeudi après-midi.  Les trois partis d'opposition souhaitent que M. Milliken se prononce à savoir si, en semblant avoir fourni de fausses informations en comité et aux Communes, Mme Oda a brimé les privilèges des parlementaires.

Depuis des mois, la ministre Oda avait plaidé que le renouvellement du financement du groupe Kairos, qui fournit de l'aide en développement dans le monde, avait été refusé par l'ACDI parce que la proposition de l'organisme «ne répondait pas aux standards du gouvernement».

Mais entre-temps, un document a été rendu public indiquant que les fonctionnaires de l'Agence canadienne de développement international (ACDI), le ministère de Mme Oda, recommandaient bel et bien le renouvellement du financement.

Le mot «not» (ne pas) a cependant été ajouté à la main pour modifier cette recommandation. La ministre avait plaidé, en comité parlementaire, ne pas connaître l'identité de la personne qui a fait le changement.

Lundi, Mme Oda s'est levée aux Communes pour avouer que c'était elle qui en avait donné l'ordre pour montrer son désaccord avec la décision de son ministère, après l'avoir nié pendant des mois.

L'opposition exige depuis sa démission, mais le premier ministre Stephen Harper a défendu sa ministre sans relâche, en plaidant qu'elle avait bien fait son boulot en prenant une décision même si celle-ci était contraire à l'avis de ses fonctionnaires.

Libéraux, bloquistes et néo-démocrates exigent que Mme Oda, ainsi que son gouvernement, soient tenus responsables de leurs actions. Car, c'est une question de «respect de la démocratie», ont clamé les trois partis.