Les partis de l'opposition ont continué à accuser le gouvernement Harper de leur cacher de l'information cruciale, hier, malgré la divulgation de quelques chiffres à la Chambre des communes.

«Nous arrivons à un point où ça devient impossible de faire notre travail et nous devons faire des réflexions sérieuses sur la possibilité de continuer ainsi», a même lancé le chef libéral, Michael Ignatieff.

L'opposition fait pression depuis des semaines pour connaître le coût de la mise en oeuvre des projets de loi du gouvernement en matière criminelle, des baisses d'impôts accordées aux entreprises et de l'acquisition d'avions militaires de type F-35.

Devant le refus des troupes de Stephen Harper de rendre ces informations publiques, le député libéral Scott Brison a même déposé une motion pour outrage au Parlement, il y a deux semaines.

Hier, le leader du gouvernement à la Chambre des communes a présenté un mince document contenant quelques prévisions financières. On peut y voir notamment que le coût projeté de trois de la vingtaine des projets de loi en matière criminelle actuellement débattus au Parlement s'élève à 650 millions de dollars. Ces coûts s'ajouteraient aux quelque 2,1 milliards que coûterait un seul projet devenu loi, selon l'évaluation faite par le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews. Pour le reste, on «ne s'attend pas à une grande incidence pour le Service correctionnel du Canada», a-t-on écrit.

Le chef libéral, Michael Ignatieff, a déclaré qu'il était impossible pour les députés de faire leur travail de parlementaires avec un tel manque de transparence.

«On a posé des questions sur le F-35: zéro! a-t-il dit. On a demandé des réponses sur les prisons: réponse absolument insuffisante. Quelque chose qui pourrait être fourni par un élève de deuxième.... Et sur l'autre, aussi: insuffisant!»

Les chefs du Bloc québécois et du NPD, Gilles Duceppe et Jack Layton, ont eux aussi critiqué l'attitude des troupes de Stephen Harper. «On va étudier les documents», a commencé par dire M. Layton.

Mais «on doit formuler une stratégie, parce que c'est évident que le gouvernement n'a pas dit toute la vérité».

«Ils ont demandé certains chiffres et nous leur avons donné ces chiffres à la Chambre», a répliqué John Baird, hier. Le gouvernement affirme que le reste des informations sont des secrets du Conseil des ministres.

Au retour de la pause d'une semaine, qui débute cet après-midi, les députés devront voter sur une motion débattue hier et qui réclame justement la divulgation de ces informations.