Loin de s'excuser d'avoir accusé CBC/Radio-Canada de mentir «tout le temps», le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, en a rajouté, hier.

En réponse à la question d'une journaliste, mercredi à Ottawa, le ministre Kenney avait lancé: «Radio-Canada ment tout le temps.» Cette affirmation a fait bondir les députés de l'opposition, qui ont immédiatement demandé des explications.

Hier, le Bloc québécois a renchéri et invité le ministre à «s'excuser officiellement et immédiatement». «Peut-être qu'il doit poser la question à son collègue le député de Marc-Aurèle-Fortin, a répliqué M. Kenney du tac au tac. Radio-Canada a rapporté hier qu'il sera le commissaire d'une nouvelle commission québécoise sur l'intégrité. Mais aujourd'hui, le premier ministre Charest a dit que Radio-Canada était dans l'erreur, que ce n'est pas vrai.»

Le leader parlementaire du gouvernement, John Baird, a fait écho aux propos de son collègue.

Ce débat autour du mensonge dans les médias survient au moment où le CRTC vient de terminer ses consultations en vue d'abolir l'interdiction de diffuser des nouvelles «fausses ou trompeuses» prévue dans ses règlements. Le NPD a accusé le gouvernement Harper d'avoir lui-même télécommandé cette manoeuvre et de chercher à favoriser l'avènement au Canada de chaînes de type Fox News.

Le CRTC a plutôt affirmé que la recommandation émane d'un comité parlementaire (le comité mixte permanent d'examen de la réglementation) qui fait pression depuis plusieurs années pour qu'il se conforme à la décision rendue en 1992 par la Cour suprême du Canada dans l'affaire Zundel. En réunion, hier matin, les membres de ce comité ont résolu d'envoyer une lettre au CRTC pour lui dire qu'il pouvait laisser tomber.