Des spécialistes à la feuille de route bien garnie faisaient partie des candidats considérés pour le poste de vice-président du CRTC, selon une liste de noms que La Presse a obtenue.

Malgré tout, le gouvernement Harper a choisi un avocat criminaliste de Montréal sans expérience de la radiodiffusion. Une nomination qui suscite la grogne, mais qui est applaudie par au moins un joueur de l'industrie.

La liste de neuf noms, dont nous avons pu confirmer la grande majorité, inclut cinq candidats issus d'organismes publics, dont le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Il s'agit entre autres de Mario Bouchard, avocat général de la Commission du droit d'auteur du Canada depuis une vingtaine d'années, Michel Morin, ancien journaliste de Radio-Canada et membre du CRTC depuis 2007, ainsi que Sylvie Charron, ex-membre de la Commission du droit d'auteur du Canada et ancienne professeure de droit à l'Université d'Ottawa.

Les autres personnes considérées comprennent Jean Larose, président du Réseau de télévision des peuples autochtones (APTN), et Luc Perreault, vice-président aux affaires réglementaires de Pelmorex, propriétaire de Météomédia. M. Perreault est aussi engagé au sein du Parti libéral du Canada.

Moins d'expérience

Le gouvernement Harper a annoncé il y a 10 jours que ce serait Tom Pentefountas, ancien président de l'Action démocratique du Québec, qui occuperait le poste de nouveau vice-président de la radiodiffusion de l'organisme chargé de régir la vaste et lucrative industrie touchant l'internet, la radio et la télévision au Canada.

Cette nomination a été dénoncée par les partis de l'opposition comme une tentative d'ingérence politique dans les activités d'un organisme public indépendant. Elle est aussi dénoncée, mais de manière plus discrète, par des joueurs de l'industrie.

Le gouvernement Harper a justifié son choix en disant que l'inexpérience de Tom Pentefountas était un atout, puisqu'elle lui permettrait d'éviter les conflits d'intérêts. Si certains ont trouvé l'argument ridicule, dont le député libéral Pablo Rodriguez qui a lancé qu'avec un tel raisonnement, Ottawa aurait aussi pu choisir la mascotte montréalaise Youppi, au moins un joueur de l'industrie l'applaudit.

Les propriétaires de Tietolman Tétrault Média accusent les membres du CRTC d'être partiaux et de défendre des intérêts corporatistes. Le groupe montréalais a récemment échoué dans sa tentative d'acquérir des stations de radio du groupe Corus. Furieux, il demande maintenant au premier ministre Harper d'annuler la décision du CRTC dans le dossier, qui a permis à Cogeco de procéder à sa place.

« Ça va faire un grand bien au CRTC de trouver une personne qui n'est pas liée à l'industrie, ni de proche ni de loin, pour que le CRTC retrouve partiellement ses lettres de noblesse et une certaine indépendance «, a lancé Nicolas Tétrault.