Le chef du NPD, Jack Layton, maintient qu'il fera tout pour éviter des élections au printemps s'il peut obtenir des «résultats concrets» pour les Canadiens dans le prochain budget, mais il ajoute que la balle est dans le camp du premier ministre Stephen Harper.        

M. Layton, qui a réuni ses députés jeudi dans la capitale fédérale afin de planifier la rentrée parlementaire de lundi et de préparer ses troupes à de possibles élections en mai, a aussi affirmé qu'il évaluera le budget dans son ensemble avant de décider si son parti l'appuiera ou non.

La survie du gouvernement minoritaire de Stephen Harper repose désormais entre les mains du NPD puisque le Parti libéral et le Bloc québécois ont fait savoir qu'ils voteront contre le budget s'ils n'obtiennent pas de concessions majeures.

Le Parti libéral exige notamment que soient annulées les baisses d'impôts accordées aux entreprises depuis le 1er janvier, ce que refuse le ministre des Finances, Jim Flaherty. Pour sa part, le Bloc québécois réclame 5 milliards de dollars pour le Québec, dont 2,2 milliards de dollars pour l'harmonisation de la TPS et de la TVQ. M. Flaherty a affirmé que cette somme ne sera pas dans le budget.

«Nous préférons voir le Parlement fonctionner et obtenir des résultats pour les Canadiens sur des enjeux comme la protection des pensions, la réduction des coûts astronomiques du chauffage résidentiel et l'aide qu'on procure à nos aînés», a affirmé jeudi M. Layton.

Bien qu'il s'oppose lui aussi à la réduction des impôts des entreprises, le chef du NPD ne fait pas de l'annulation de cette mesure une condition sine qua non pour appuyer le budget. Son collègue d'Outremont, Thomas Mulcair, avait pourtant affirmé la veille qu'il serait «hautement improbable» que le NPD appuie le budget s'il maintient ces baisses d'impôts.

M. Layton a aussi indiqué qu'il n'a pas l'intention de participer «aux petits jeux politiques» auxquels se livrent les libéraux et les conservateurs. «Ce n'est pas une partie de poker que nous jouons en ce moment. Nous avons mis quelques propositions sur la table qui aideraient les Canadiens. Nos propositions sont à prendre ou à laisser. Nous tentons d'avoir des pourparlers de bonne foi avec les conservateurs de Stephen Harper», a-t-il dit.

Cela dit, M. Layton estime que le gouvernement Harper s'est montré peu ouvert à collaborer avec les partis de l'opposition jusqu'ici.

Harper au Maroc

En visite officielle au Maroc, jeudi, le premier ministre Stephen Harper a affirmé que des élections fédérales aux printemps ne sont pas «inévitables». «Je crois que les Canadiens ne veulent pas d'élections. Je crois qu'il n'y a aucune raison de tenir des élections», a dit M. Harper en conférence de presse à Rabat, après avoir annoncé le début de négociations pour conclure une entente de libre-échange.

«Je ne crois certainement pas que c'est inévitable que nous fassions quelque chose que les Canadiens ne veulent pas», a dit le premier ministre, ajoutant que son gouvernement est prêt à écouter les propositions de l'opposition dans la préparation du prochain budget.