Le premier ministre de l'Alberta, Ed Stelmach, a décidé que 25 ans en politique active, c'est suffisant. Et il ne souhaite pas prendre part à une élection qui risque de se jouer sur le plan personnel plutôt que politique.

Après avoir annoncé, mardi, qu'il céderait sa place avant les prochaines élections provinciales, M. Stelmach a tenu des propos cinglants qui étaient destinés à une rivale politique dont les stratégies pourraient mettre à mal les candidats de sa formation, le Parti progressiste-conservateur.

«Je vous le dis de la façon la plus directe qui soit: la prochaine campagne électorale se fera par l'entremise de publicités négatives, inspirées du modèle américain, qui porteront sur la personnalité des candidats, et elles seraient dirigées vers moi», a-t-il affirmé.

«Le danger, c'est que cela pourrait permettre à un parti d'extrême droite de se faire passer pour un parti modéré en visant directement ma personnalité, a ajouté Ed Stelmach. Ce style de politique inspiré des États-Unis fait son entrée au Canada et cela est à nos risques et périls.»

Le leadership de M. Stelmach est contesté depuis l'avènement d'un nouveau parti de droite en Alberta, la Wildrose Alliance, qui malmène le Parti progressiste-conservateur dans les sondages.

Danielle Smith, qui est à la tête de la formation politique, dit avoir été surprise par les déclarations de son adversaire. «Je ne suis pas certaine de comprendre à quoi il fait référence. Si vous regardez la façon dont nous nous sommes comportés en tant que parti, vous constaterez que nous sommes demeurés concentrés sur les enjeux et nous avons l'intention de continuer à le faire», a-t-elle plaidé.

M. Stelmach annoncera la date exacte de son départ ultérieurement, ce qui donnera le coup d'envoi à la course à sa succession.

Ed Stelmach était devenu premier ministre en décembre 2006 au moment où son prédécesseur, Ralph Klein, avait quitté son poste, ébranlé par la faiblesse des résultats du vote de confiance sur son leadership.

Sous la gouverne de M. Stelmach, les progressistes-conservateurs avaient été réélus avec une importante majorité lors des élections générales de 2008. Mais sa personnalité tiède et son manque d'aptitudes en tant que tribun lui avaient valu des critiques, autant au sein du parti que dans la population.