La présentation 2010 de la Semaine de la fierté gaie de Toronto avait passé le test pour recevoir du financement fédéral avant de devoir repartir les poches vides, a appris La Presse Canadienne.

Des documents fédéraux internes démontrent que les organisateurs avaient franchi toutes les étapes nécessaires pour se qualifier afin d'obtenir 630 000$ en financement par l'entremise du Programme de manifestations touristiques de renom.

Cette somme était requise, selon les organisateurs, pour financer des initiatives qui auraient attiré davantage d'artistes bien connus, améliorer les installations, augmenter la publicité et aider à mieux entraîner les bénévoles.

Des fonctionnaires ont écrit en mars dernier que le festival satisfaisait à tous les prérequis et objectifs du programme, chose qu'il avait déjà faite en 2009 lorsqu'il avait obtenu 400 000$. Une équipe de fonctionnaires d'Industrie Canada ont en effet parcouru la longue demande de financement, qui comportait une étude sur les impacts économiques. Cette étude concluait que l'aide fédérale en 2009 avait favorisé l'augmentation des dépenses des visiteurs par 6 millions $, avec 200 000 touristes supplémentaires envahissant Toronto par rapport à 2008.

L'étude prévoyait que 275 000 personnes supplémentaires auraient assisté au festival si l'État avait fourni les fonds demandés, portant le nombre de visiteurs à près de 1,5 million.

Le ministre de l'Industrie, Tony Clement, a ultimement annoncé que deux autres événements, Luminato et la Royal Agricultural Winter Fair, étaient les deux seuls événements torontois qui recevraient du financement.

M. Clement a indiqué à l'époque que le gouvernement avait simplement un budget limité à partager entre diverses grandes villes canadiennes et qu'il voulait donner un coup de pouce aux événements qui gagnaient en popularité.

«Alors, ce n'est pas du tout pour dénigrer la Semaine de la fierté et son impact sur l'économie de Toronto, mais c'est également pour essayer d'aider d'autres festivals qui visent à occuper une place importante au niveau international», a dit le ministre en mai dernier.

La directrice exécutive de la Toronto Pride, Tracey Sandilands, a déclaré que le fonds devait être basé sur le meilleur retour sur investissement.

«Nous ne pouvons qu'assumer qu'il y avait une raison politique pour laquelle nous n'avons pas eu l'argent», a dit Mme Sandilands.

Cette dernière a expliqué que les organisateurs n'avaient jamais reçu de note du gouvernement indiquant que leur demande avait été rejetée, bien qu'une lettre du ministre Clement adressée à la Toronto Pride existe dans les archives d'Industrie Canada.

La lettre n'annonce pas que la Fierté gaie de Toronto était admissible à un financement, mais indique plutôt que «toutes les demandes doivent respecter les critères d'admissibilité».

Le Programme de manifestations touristiques de renom, qui fait partie du plan de relance gouvernemental, n'a pas été renouvelé en 2011.