Une rencontre entre le premier ministre canadien Stephen Harper et le président américain Barack Obama au sujet d'un pacte de sécurité périmétrique a été reportée à plus tard, le Canada et les États-Unis étant aux prises avec les complexités de l'entente.

Des sources au fait du dossier affirment que le sommet - au cours duquel l'accord doit être signé - devrait avoir lieu au plus tôt en février, voire possiblement au printemps.

L'amélioration du partage des informations - une perspective qui soulève des questions au Canada en ce qui a trait à la protection de la vie privée - est perçue comme un élément clé des efforts tentés afin de créer une limite extérieure commune, selon ces sources.

Le but de l'entente est de contrôler les entrées et les sorties sur le continent nord-américain de façon constante. Un tel accord permettrait aux autorités de faciliter la sécurité à la frontière entre le Canada et les États-Unis, permettant un retour à un libre-passage plus aisé des véhicules et des exportations.

Des dirigeants d'affaires canadiens se plaignent depuis les attentats du 11 septembre 2001, aux États-Unis, des contrôles de plus en plus serrés exercés à la frontière, affirmant qu'ils ont nui au tourisme et aux échanges commerciaux.

L'instigatrice de ce changement de cap des États-Unis a été la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, a déclaré Fen Hampson, le directeur de la Norman Paterson School of International Affairs de l'Université Carleton, à Ottawa.

Les prédécesseurs de Mme Napolitano ont placé la sécurité au-dessus des échanges commerciaux, mais elle est la première responsable de la sécurité américaine à pleinement accepter la notion que «la prospérité nord-américaine dépend de la libre circulation des biens, des services et des gens, du moins certainement à travers la frontière canado-américaine», a dit M. Hampson.

«Elle a tenté de maîtriser le monstre bureaucratique. Elle a tenté de faire comprendre à ses responsables que le Canada n'est pas le Mexique.»

Il y a désormais «une nouvelle ouverture pour évaluer des approches différentes», a déclaré Perrin Beatty, le président de la Chambre canadienne de commerce, avant de poursuivre en disant qu'une entente devait être conclue pour imposer des normes communes pour les passagers et les marchandises arrivant en Amérique du Nord.

Un avantage potentiel pour le Canada serait l'établissement de centre de tri préventif - des installations qui amélioreraient la fluidité du trafic de poids lourds - du côté canadien de la frontière, a suggéré Ted Alden, agrégé supérieur au Conseil américain des relations étrangères.

Les Américains se sont montrés réticents envers l'expansion de telles installations car les autorités américaines n'auraient pas les pleins pouvoirs judiciaires en sol canadien.

Des responsables se sont donné une limite de quatre mois pour effectuer des progrès concrets une fois qu'ils obtiendront le feu vert des chefs d'État, mais il y a de fortes indications voulant que la mise au point d'une véritable entente sur un tel périmètre nécessiterait beaucoup plus de temps.