Le gouvernement fédéral présentera un plan d'action cette semaine afin de s'assurer qu'une tragédie comme celle de l'explosion du vol d'Air India, il y a 25 ans, ne se reproduise jamais.

Le Plan d'action Air India prendra la forme d'une «feuille de route», a expliqué le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, dimanche, lors d'une visite à Montréal. M. Kenney était de passage dans la métropole pour lever la première pelletée de terre d'un monument qui sera érigé à la mémoire des victimes de la pire attaque terroriste de l'histoire du Canada.

Le plan vise à contrer le terrorisme en améliorant la collaboration entre les agences de sécurité nationales et les policiers, en renforçant la sécurité dans les aéroports - autant dans les avions de ligne que dans les avions-cargo - et en facilitant le processus pour traduire les terroristes en justice.

«Notre réponse est détaillée et elle prend en considération les aspects sécuritaires, juridiques, opérationnelles et d'autres volets», a déclaré le ministre Kenney dimanche.

Le 23 juin 1985, 329 personnes ont péri lorsque l'avion dans lequel ils prenaient place a explosé en plein vol près des côtes de l'Irlande. Il n'y a eu aucun survivant. Une heure auparavant, une déflagration avait secoué l'aéroport de Narita, au Japon. Deux bagagistes avaient été tués alors qu'ils procédaient au transfert d'une valise qui devait se retrouver dans un autre appareil d'Air India.

Selon le rapport d'enquête sur cet attentat terroriste, qui a été déposé cet été, les responsables auraient dû savoir que le vol 182 était une cible terroriste probable. Le document fait état d'une litanie d'erreurs attribuables au fédéral - des erreurs ont eu lieu avant et après l'attaque.

Lorsqu'il a présenté le document, à la mi-juin, l'ancien juge de la Cour suprême, John Major, a affirmé que les agences de sécurité n'étaient pas prêtes à l'éventualité d'attaques terroristes en 1985 - et que des failles dans les systèmes de sécurité du Canada persistent.

La principale recommandation du rapport était d'accorder des pouvoirs élargis au conseiller pour la sécurité nationale afin de lui permettre de surveiller les échanges entre les services de sécurité et d'intervenir pour régler les différends.

Le premier ministre Stephen Harper a déjà présenté ses excuses au nom du gouvernement fédéral, mais son gouvernement n'a pas encore effectué de changements en fonction des recommandations du rapport, incluant le versement d'une somme d'argent aux familles des victimes.

Jason Kenney a affirmé que la question de la compensation financière n'était pas encore réglée. Il a cependant laissé entendre que les montants accordés seraient de loin inférieurs à ceux qui ont été versés aux familles de victimes d'actes terroristes hautement médiatisés.