L'ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick, Shawn Graham, a présenté sa démission comme chef du Parti libéral de la province. Selon lui, sa gestion de la vente proposée d'Énergie Nouveau-Brunswick est en partie responsable pour la fin de sa carrière en tant que chef de parti.



M. Graham avait annoncé son intention de démissionner le mois dernier mais a rendu la chose officielle mardi, à Fredericton. Celle-ci entre en vigueur immédiatement.

Il s'est dit choyé d'avoir pu diriger le parti pendant huit ans et demi et d'avoir pu devenir chef du gouvernement.

«Il est maintenant temps de passer à autre chose», a-t-il dit.

Le gouvernement Graham a été défait lors des dernières élections législatives, en septembre, devenant le premier gouvernement à n'avoir été au pouvoir que pour un mandat.

Lorsqu'il était au pouvoir, M. Graham a tenté d'apporter des changements importants dans une série de dossiers tels que l'éducation postsecondaire et l'immersion française. Il a cependant été forcé de reculer, à la suite d'un mouvement d'opposition populaire.

«Il y en a qui disent que nous avons tenté d'en faire trop, trop rapidement, et il y a peut-être un peu de vrai là-dedans», a avoué l'ancien premier ministre. «Mais je n'ai pas de regrets.»

L'échec de la vente du producteur provincial d'électricité à Hydro-Québec est vu par plusieurs observateurs politiques comme la raison principale de la défaite gouvernementale aux urnes.

Les libéraux avaient d'abord tenté de vendre le service pour environ 4,8 milliards $, mais ont offert plus tard une version édulcorée de l'entente qui conservait les droits de transmission et de distribution sous contrôle provincial. Malgré tout, plusieurs Néo-Brunswickois ont estimé qu'ils n'avaient pas été suffisamment consultés et que la proposition donnait trop de contrôle sur la société d'État. L'entente est passée à la trappe plus tôt cette année.

Shawn Graham se dit fier des accomplissements de son gouvernement, tels que la baisse de taxes et l'instauration d'une série de mesures visant à réduire la pauvreté.

M. Graham demeurera député de la circonscription de Kent, et affirme vouloir continuer à travailler sur les problèmes de son comté. Il est l'un des 13 libéraux élus parmi les 55 sièges en jeu lors de l'élection provinciale de septembre dernier.

Dominic LeBlanc, le député libéral fédéral pour la circonscription néo-brunswickoise de Beausejour, a indiqué qu'il était malheureux que Shawn Graham démissionne de son poste de chef.

«J'espérais qu'il demeure en poste, dit M. LeBlanc. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui a travaillé aussi fort dans le domaine public.»

Aucune date n'a encore été déterminée pour la course à la succession de M. Graham, mais selon Chris Collins, un membre du Parti libéral provincial, cette dernière devrait se tenir dans les 12 prochains mois pour qu'un nouveau chef ait le temps de rebâtir le parti en vue des élections de 2014.

Les néo-démocrates du Nouveau-Brunswick sont également à la recherche d'un chef. Roger Duguay a démissionné le mois dernier après avoir échoué à obtenir un siège à l'Assemblée. La direction du NPD se réunira plus tard ce mois-ci pour décider de la date de la course à la chefferie, mais a promis qu'elle se tiendrait d'ici six mois.