L'ancien ministre de l'Environnement, Jim Prentice, aurait dû quitter le cabinet dès qu'il a entrepris des pourparlers avec la Banque CIBC afin d'éviter tout conflit d'intérêts, estime le NPD.

Le Bloc québécois affirme pour sa part que M. Prentice, qui deviendra vice-président de cette institution financière, a manqué de transparence en négociant son départ de la politique tout en participant aux réunions du cabinet.

La démission-surprise de M. Prentice a donc continué de faire couler de l'encre hier 24 heures après son annonce.

M. Prentice a décidé de tirer sa révérence six ans après avoir été élu aux Communes et après avoir été ministre des Affaires indiennes, de l'Industrie et de l'Environnement depuis 2006 et 2007. Il demeurera toutefois député de sa circonscription de Calgary-Centre-Nord jusqu'à la fin de l'année.

Selon le leader adjoint du NPD, Thomas Mulcair, M. Prentice a bel et bien informé la commissaire à l'éthique Mary Dawson il y a un mois qu'il comptait quitter la vie politique, mais il n'a précisé que mercredi le nom de son nouvel employeur.

«Je suis extrêmement préoccupé du fait que M. Prentice ait pu rester membre du conseil des ministres et responsable du comité des opérations gouvernementales pendant qu'il était en train de négocier pour lui-même avec une des banques à charte. Moi je trouve que le conflit est entier. Et ça ne s'explique pas», a affirmé M. Mulcair.

Le Bloc québécois s'est aussi insurgé du fait que la Banque CIBC discute régulièrement de dossiers importants avec différents ministres du gouvernement Harper.

«La CIBC négocie constamment avec le gouvernement. Selon le Registre des lobbyistes, elle s'intéresse aux politiques fiscales, à la réforme du Code du travail, à la régulation bancaire et aux lois sur le blanchiment d'argent», a soutenu le député bloquiste Mario Laframboise.

«En mettant la main sur un ministre qui était au centre de toutes ces décisions, par son rôle au sein des comités du cabinet, la CIBC met la main sur la stratégie gouvernementale et cela place le gouvernement conservateur dans une situation de vulnérabilité», a-t-il ajouté.

Le leader du gouvernement en Chambre, le ministre John Baird, a rejeté les critiques des partis de l'opposition en affirmant que M. Prentice a toujours agi de manière irréprochable en tant que ministre. Il a aussi souligné que l'ancien ministre avait sollicité les conseils de la commissaire à l'éthique au sujet de ses intentions dès septembre.