Le Canada craint fort que les élections prévues pour le 7 novembre en Birmanie ne se déroulent dans des conditions oppressives, a déclaré vendredi par voie de communiqué le ministre fédéral des Affaires étrangères, Lawrence Cannon.

Le communiqué ajoute que le Canada a maintes fois exprimé ses inquiétudes face au manque d'ouverture et de transparence du processus électoral en Birmanie.

Le ministère cite en exemple la promulgation de lois électorales excluant des acteurs démocratiques légitimes, la détention continue de plus de 2100 prisonniers politiques et l'exclusion d'observateurs internationaux et de journalistes étrangers.

Ottawa a demandé à la junte militaire qui dirige la Birmanie de libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers politiques, y compris Aung San Suu Kyi, et d'engager un dialogue véritable avec les membres de l'opposition démocratique et les divers groupes ethniques minoritaires du pays.

Plusieurs observateurs croient que Mme Suu Kyi pourrait être libérée de son assignation à domicile après le vote du weekend.

Par ailleurs, un des deux fils de Mme Suu Kyi a demandé un visa pour rentrer en Birmanie visiter sa mère pour la première fois en dix ans.

Kim Aris, qui est âgé de 33 ans, habite le Royaume-Uni et n'a pas vu sa mère depuis le mois de décembre 2000. Ses demandes de visa ont été rejetées à plusieurs reprises au cours des dernières années. Le mari de Mme Suu Kyi, le Britannique Michael Aris, est décédé du cancer en 1999. Leur autre fils, Alexander, habiterait les États-Unis.

Trente-sept partis politiques sont en lice pour le vote de dimanche, mais les deux principaux sont celui de la junte, Union Solidarité, et celui associé à l'ancien dicateur birman, feu le général Ne Win, le Parti de l'unité nationale. Ce dernier n'est pas particulièrement populaire auprès des 29 millions d'électeurs admissibles, mais pourrait récolter des voix puisqu'il représente la seule option viable.

Le troisième parti en importance, la Force démocratique nationale, formé par des dissidents de la Ligue nationale pour la démocratie d'Aung San Suu Kyi, ne présentera que 164 candidats mais demeure le principal porte-étendard d'une coalition pro-démocratie élargie.

La Ligue nationale pour la démocratie a été officiellement bannie par le gouvernement quand elle a refusé de participer au scrutin, qu'elle qualifie de frauduleux, mais l'organisation demeure intacte.