Si les tractations qui se sont tenues dans le cadre de l'échec de l'Accord du Lac Meech demeurent secrètes, 20 ans après les faits, ce sont les fonctionnaires qui en sont responsables et non le fédéral, a rétorqué le gouvernement conservateur, lundi.

La Presse Canadienne révélait cette fin de semaine qu'après deux décennies, et malgré la Loi sur l'accès à l'information qui prévoit que les renseignements peuvent être rendus publics après une période de 20 ans, Ottawa refuse toujours de dévoiler les entretiens qu'a eus le premier ministre de l'époque, Brian Mulroney, avec ses ministres.

Parmi plus de 300 pages dont La Presse Canadienne a obtenu copie, en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, aucune nouvelle information ne s'est faufilée.

Le Bureau du Conseil privé a presque entièrement caviardé les documents de travail, les rapports et les procès-verbaux des réunions du conseil des ministres qui ont été réclamés à Ottawa.

Pour justifier ces nombreuses ratures, le ministère du premier ministre évoque abondamment l'article 14 de la Loi sur l'accès à l'information, qui stipule que le gouvernement peut retenir des informations qui pourraient nuire aux relations fédérales-provinciales.

Une explication qu'a reprise la ministre responsable des Affaires intergouvernementales, Josée Verner, aux Communes lundi.

«Le traitement des demandes d'accès à l'information se fait par les fonctionnaires qui appliquent les exemptions pertinentes que prévoit la Loi sur l'accès à l'information», a indiqué la ministre, en évoquant justement l'article 14 de la Loi qu'ont appliqué «les responsables chargés du traitement de la demande».

Mme Verner réagissait ainsi aux propos de la bloquiste Christiane Gagnon, qui avait demandé aux conservateurs pourquoi leur gouvernement contournait la loi.

«Le gouvernement peut-il nous dire ce qu'il tente de cacher? Qu'est-ce qui est si grave et qui pourrait, si c'est possible, empirer les relations Québec-Ottawa?», venait de lancer Mme Gagnon à l'endroit des conservateurs.

Parmi les centaines de pages qui ont été remises à La Presse Canadienne, les réunions du cabinet sont répertoriées, de janvier à juin 1990, mais seuls les noms des ministres présents ou absents sont cités.