Il a déjà été candidat du Nouveau Parti démocratique (NPD) et même coprésident de l'aile québécoise de ce parti fédéraliste, mais il sera candidat du Bloc québécois lors des prochaines élections générales.    

Et Jean-Claude Rocheleau est aussi actuellement président du Syndicat des travailleurs de la raffinerie Shell de Montréal-Est, qui se bat pour la survie de l'usine.

M. Rocheleau s'est présenté à la presse, jeudi, à Pointe-aux-Trembles, aux côtés de son futur chef, Gilles Duceppe. Il souhaite succéder à Francine Lalonde, actuelle députée bloquiste de la circonscription de La Pointe-de-l'Île, qui a annoncé qu'elle ne solliciterait pas de renouvellement de mandat, pour des raisons de santé.

M. Rocheleau a été candidat du NPD en 2008 et 2009, cette fois dans Hochelaga, toujours dans l'est montréalais. Et il avoue candidement que même avant, il votait pour le Bloc québécois et le Parti québécois.

«Mon raisonnement est simple: comme j'ai toujours, dans le passé -étant un citoyen de Pointe-aux-Trembles-, voté pour le Bloc et le Parti québécois, et voté oui aux référendums, je suis allé au NPD parce qu'à l'intérieur du NPD, il y avait une clause qui garantissait le respect, dans l'éventualité d'un référendum où le vote serait en faveur du oui, qu'ils respecteraient la décision du Québec. Ça, c'était important, sinon je ne serais jamais allé au NPD s'il n'y avait pas eu cette condition. Ça m'a permis de faire mes classes en politique tout en oeuvrant toutefois, au Québec, à ce que le Québec devienne un jour indépendant», a-t-il expliqué.

M. Rocheleau est également un militant syndical actif au sein de la FTQ, puisque son Syndicat des travailleurs de la raffinerie de Shell est affilié au Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP). Il est d'ailleurs membre de l'exécutif national du SCEP, un syndicat pancanadien.

Si le Parti québécois a traversé des périodes de distanciation suivies de périodes de rapprochement avec les syndicats québécois, il en est autrement du Bloc québécois, qui a toujours entretenu de bonnes relations avec le mouvement syndical québécois. «On n'a jamais été éloigné du milieu syndical», a souligné jeudi Gilles Duceppe.

Le chef du Bloc n'a pas voulu dire quels dossiers il confierait à M. Rocheleau, qui est également membre du conseil d'administration de l'Institut de chimie-pétrochimie et qui travaille depuis 33 ans dans le secteur pétrolier. «Je ne distribue jamais les dossiers avant qu'il y ait une élection, parce que ça, c'est mépriser, en bout de ligne, la population. Il faut gagner les élections. Par la suite, on détermine, en fonction des éléments que l'on possède, qui aura quels dossiers», a-t-il affirmé.

La circonscription de La Pointe-de-l'Île, à l'extrémité est de l'île de Montréal, est un château fort bloquiste. Lors des élections générales du 14 octobre 2008, Francine Lalonde y avait récolté 25 976 votes, soit 56% du suffrage exprimé, sa plus proche rivale, issue du Parti libéral, n'avait récolté que 7403 votes ou 16%.

Au NPD, on a cherché à banaliser la perte de M. Rocheleau en ironisant sur sa «soudaine conversion au souverainisme».

Le NPD a remis à la presse une copie de ses citations passées lorsqu'il était candidat dans Hochelaga et déplorait le parachutage de candidats, par exemple. Le NPD déplore aussi l'«opportunisme politique» de M. Rocheleau et affirme qu'«il n'y a pas si longtemps», sa priorité «était de sauver les emplois de ses collègues chez Shell».