Le premier ministre Stephen Harper assure que le Canada sera toujours là pour appuyer l'Ukraine dans sa quête de liberté.

Poursuivant mardi à Lviv sa visite dans ce pays, M. Harper a rencontré un historien ukrainien et un recteur d'université qui ont subi de la pression et de l'intimidation de la part de l'actuel gouvernement pro-russe.

M. Harper a été reçu à l'Université catholique ukrainienne par le père Borys Gudziak, un prêtre né aux États-Unis qui a récemment subi des pressions des autorités pour dénoncer des étudiants qui protestaient contre les politiques du président Viktor Ianoukovitch.

«La société doit être vigilante quant à ses principes et ses libertés», a dit M. Gudziak, un homme au ton doux vêtu d'une longue soutane noire. «Le temps et l'histoire ont propulsé cette université à l'avant-plan de ces défis, et je suis confiant que les nombreux amis qu'a eus l'Ukraine et le gros bon sens des Ukrainiens les aideront à surmonter ce défi.»

Le premier ministre Harper a livré un discours dans l'auditorium de l'université, où il a répudié l'idéologie des régimes communistes, qui fut un échec. Il a rappelé à son auditoire que c'est le gouvernement canadien qui a reconnu en premier l'indépendance de l'Ukraine en 1991, avant même que l'Union soviétique ne soit entièrement démantelée.

«À part les liens de parenté qui existent entre le Canada et l'Ukraine, il y a des valeurs et des principes importants à promouvoir», a dit Stephen Harper. «Nous, Canadiens et Canadiennes, croyons qu'un gouvernement doit travailler dans l'intérêt de sa population, et non pas l'inverse; que les pays qui respectent les droits de leurs citoyens sont plus enclins à respecter ceux des autres pays et à se comporter en bons citoyens dans le monde.»

M. Harper a aussi visité mardi un musée consacré aux victimes de l'oppression depuis un siècle, en compagnie de son directeur, l'historien Ruslan Zabilyj.

L'importante communauté ukrainienne du Canada avait fait pression auprès du gouvernement Harper pour qu'il prenne une position ferme contre la répression sous l'actuel président de l'Ukraine, Viktor Ianoukovitch, en place depuis sept mois. Depuis, au grand dam du Canada et d'autres pays occidentaux, l'Ukraine s'est tournée à nouveau vers Moscou, approuvant même l'expansion d'une base navale russe sur son territoire.

Frank Sysyn, de l'Institut d'études ukrainiennes de l'Université de l'Alberta, a déclaré que la visite de M. Harper était importante. «L'Ukraine est une société et une structure avec un niveau de démocratie en baisse», a dit M. Sysyn.

De l'aide pour l'Ukraine

Le Canada a par ailleurs investi 36 millions $ en Ukraine pour consolider les liens commerciaux entre les deux pays.

Le premier ministre a indiqué mardi, à Lviv, que ce financement sera octroyé à six projets de développement où des organismes canadiens seront appelés à partager leur expertise avec diverses instances ukrainiennes.

Par exemple, deux millions $ serviront au projet de renforcement des capacités des services douaniers de l'Ukraine, afin de faciliter les affaires avec des entreprises de ce pays. Le tout s'effectuera en partenariat avec l'Agence des services frontaliers du Canada.

Pour sa part, la Fédération canadienne des municipalités apportera son expertise à un projet de 14 millions $ visant à améliorer les services de développement économique dans une dizaine de municipalités des régions de Lviv et de Dnipropetrovs'k.

Un autre partenaire majeur, le Conference Board du Canada, participera au projet pour améliorer le développement économique dans certaines régions et villes d'Ukraine. La contribution canadienne s'élève à 10 millions $ pour ce volet.

Les autres projets concernent la formation professionnelle pour répondre aux besoins des industries (deux millions $), le développement régional et de gouvernance (deux millions $) et la réforme judiciaire pour les jeunes en Ukraine (6,2 millions $).