Il y a un peu plus d'un an, Michael Ignatieff exhortait les Canadiens à voir grand. Désormais, avec un déficit record de 56 milliards $ et une économie encore moribonde, le chef libéral est dorénavant forcé de voir petit, ou du moins, de voir moins grand.

Des discours audacieux concernant des projets visionnaires et rassembleurs au niveau national - tels un réseau de train à grande vitesse et un corridor de distribution d'électricité est-ouest - ont laissé place à des avertissements sur la nécessité d'adopter des politiques fiscales prudentes.

Questionné sur une variété de sujets lors de deux soirées à «micro ouvert» tenues la semaine dernière, M. Ignatieff a presque toujours fait référence à l'imposant déficit pour expliquer qu'il ne pouvait pas promettre de débourser de l'argent pour régler tous les problèmes.

Les prochaines élections seront un choix entre des priorités concurrentes dans un contexte économique difficile, a-t-il expliqué à des journalistes après l'une de ces rencontres.

Michael Ignatieff a concentré ses priorités dans trois catégories : le soutien pour la famille de la classe moyenne, l'éducation, et restaurer la place du Canada dans le monde.

Il n'a, jusqu'à présent, identifié qu'une seule façon de payer pour ces priorités : annuler une réduction prévue du taux d'imposition des sociétés, de 16,5 pour cent en 2011 à 15 pour cent en 2012.

M. Ignatieff a déclaré qu'un gel de cette taxe permettrait de libérer six milliards $. Pour éviter un trou de 1,8 milliard $ dans sa plate-forme, il a fait le voeu, plus tôt cet automne, d'annuler la réduction de taxe qui doit entrer en vigueur le 1er janvier.

Mais de nouveaux calculs du ministère fédéral des Finances ont eut pour effet de ramener la valeur de la réduction de taxe à 4,5 milliards $, ce qui signifie que M. Ignatieff se retrouve avec 1,5 milliard $ en moins.