Tous les contrats de réfection des édifices du parlement canadien seront scrutés à la loupe par un comité parlementaire pour déterminer s'il y a eu de l'interférence politique et du favoritisme dans leur octroi.

Tous les contrats de réfection des édifices du parlement canadien seront scrutés à la loupe par un comité parlementaire pour déterminer s'il y a eu de l'interférence politique et du favoritisme dans leur octroi.

Mardi matin, les députés d'opposition - majoritaires au comité - ont voté en faveur d'une motion visant à leur donner un tel mandat. Les conservateurs ont voté contre cette proposition initiée par le Bloc québécois.

La priorité ira à l'étude des contrats liés à la réfection des édifices de la colline parlementaire mais les députés se réservent le droit de revoir tout le processus d'appels d'offres du ministère des Travaux publics.

Un mandat fort large, mais qui est nécessaire selon le Bloc.

«C'est important qu'on puisse voir que dans le processus d'attribution des contrats, les règles qui sont mises de l'avant, les règles normales, sont suivies», a expliqué la député bloquiste Diane Bourgeois qui a déposé la motion au comité.

Le comité a également adopté une motion du Nouveau parti démocratique (NPD) qui souhaite que le gouvernement impose immédiatement un moratoire sur les futurs contrats pour les édifices de la colline, et ce, jusqu'à ce que les députés aient terminé leur étude pour s'assurer qu'il n'y aura pas de malversation dans l'attribution d'autres contrats.

Le néo-démocrate Pat Martin, à l'origine de cette démarche, se défend de retarder les rénovations des édifices du parlement, qui ont déjà subi maints aléas.

«Il y a tellement de possibilités d'abus. On doit les arrêter avant que cela aille plus loin», s'est ainsi justifié M. Martin.

Même si les deux autres partis d'opposition ont soutenu cette proposition du NPD, le libéral Geoff Regan n'y croit pas tellement.

«Le moratoire, c'est quelque chose que le gouvernement va ignorer», a-t-il jugé.

«Mais c'est important d'avoir les témoins devant le comité pour répondre aux questions», s'est-il empressé d'ajouter.

Ces motions surviennent dans la foulée des récentes allégations de lobbyisme illégal et d'ingérence politique dans l'octroi de contrats à des entreprises de construction qui ont fait des dons au Parti conservateur.

Parmi les témoins qui devront comparaître devant le comité, on retrouve Christian Paradis et Michael Fortier, tous deux anciens ministres responsables des Travaux publics.

Les représentants des entreprises de construction impliquées dans la réfection des édifices parlementaires - et qui ont fait des dons au Parti conservateur - seront aussi convoqués, de même que Gilles Varin, un organisateur conservateur.

La plupart d'entre eux étaient également présents lors d'un cocktail de financement organisé pour le Parti conservateur où le ministre Paradis était l'invité d'honneur.

M. Paradis subit les foudres de l'opposition depuis la semaine dernière notamment pour avoir assisté à cette activité de financement où il a rencontré les entrepreneurs et où il est accusé d'avoir parlé avec eux de contrats gouvernementaux, malgré son démenti.

La Gendarmerie royale du Canada a aussi ouvert une enquête sur les circonstances ayant entouré l'attribution du contrat de neuf millions $ pour la rénovation de l'édifice de l'ouest du parlement.