Après avoir accueilli la planète à Vancouver, le Canada joue à fond la carte olympique afin de trouver de nouveaux débouchés à l'étranger ou améliorer ses relations commerciales avec certains pays.

C'est notamment le cas du Brésil, avec lequel le Canada a eu sa part de différends commerciaux au cours des dernières années, des différends qui se sont même rendus devant l'Organisation mondiale du commerce, arbitre suprême appelé à trancher les conflits commerciaux entre pays.

Selon des informations que La Presse a obtenues, le gouvernement Harper s'apprête à parapher un protocole d'entente avec le gouvernement brésilien afin de l'aider et le conseiller dans l'organisation des Jeux olympiques d'été qui auront lieu à Rio de Janeiro en 2016.

Des documents obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information démontrent que c'est le Brésil qui a tendu la perche au gouvernement canadien il y a quelques mois déjà.

Le ministre du Commerce international, Peter Van Laon, a confirmé au cours d'une entrevue que les deux pays sont sur le point de signer une entente. Un tel accord pourrait permettre à des entreprises canadiennes de décrocher des emplois non seulement pour l'organisation des Jeux olympiques d'été, mais aussi pour la tenue de la Coupe du monde de soccer qui aura lieu en 2014 au Brésil.

M. Van Loan a par ailleurs indiqué que l'expertise du Canada a également été sollicitée par le gouvernement de la Russie qui sera l'hôte des prochains Jeux d'hiver à Sotchi, en 2014. Des sociétés canadiennes, dont SNC-Lavalin, sont en bonne position pour décrocher des contrats, selon le ministre.

«Nous sommes choyés, car les Jeux olympiques que nous avons organisés ont été couronnés d'un tel succès que cela a attiré l'attention d'autres pays qui veulent apprendre de notre expérience. Nous avons offert notre aide et notre expertise, à la fois le gouvernement et des entreprises du secteur privé qui ont travaillé de près à l'organisation des Jeux. Nous sommes sur le point de conclure un protocole d'entente avec le Brésil sur la coopération olympique», a affirmé le ministre du Commerce.

M. Van Loan a indiqué que le gouvernement Harper tente depuis un certain temps de relancer les relations commerciales avec le Brésil, économie émergente qui est devenue incontournable sur le continent sud-américain. Cet accord de coopération viendra couronner ces efforts, selon lui.

«En ce qui nous concerne, les disputes commerciales avec le Brésil sont chose du passé. Dans le cas des Jeux olympiques, nous avons maintenant une expertise dans les infrastructures et les transports qui peut être utile au gouvernement du Brésil», a affirmé le ministre.

Tout comme le Canada, le Brésil s'est bien tiré d'affaire durant la crise économique mondiale grâce notamment à un secteur bancaire solide et à un plan de relance substantiel.

L'obtention de la Coupe du monde de soccer et des Jeux olympiques d'été confirme que le Brésil est devenu un joueur incontournable sur la planète, affirme-t-on dans des notes d'information rédigées à l'intention du ministre du Commerce, que La Presse a obtenues en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Les relations commerciales entre le Canada et le Brésil ont été tendues pendant plusieurs années à cause de l'importance des aides financières à l'exportation accordées à leurs entreprises aéronautiques respectives, Bombardier et Embraer, troisième et quatrième fabricants mondiaux d'avions commerciaux.

Plusieurs cas ont été soumis à l'OMC. Dans nombre d'entre eux, l'organisation a donné raison au Canada qui contestait le programme d'aide à l'exportation du Brésil accordé à Embraer. Mais le Brésil a aussi remporté une manche contre le Canada pour l'aide qu'il avait accordée à Bombardier pour l'obtention d'un contrat avec la compagnie aérienne Air Wisconsin.

Le conflit a tellement empoisonné les relations entre les deux pays que le Conseil économique et commercial conjoint qu'ils avaient mis sur pied en 1995 ne s'est pas réuni pendant 10 ans. La première rencontre depuis 1999 a eu lieu en octobre 2009.

- Avec la collaboration de William Leclerc