Soutenir les familles, renforcer le système d'éducation, encourager la philanthropie, rapprocher les générations, telles seront les priorités et ambitions du nouveau gouverneur général, David Johnston, qui a prêté serment hier.

Tapis rouge, hymne national, drapeaux, défilé militaire, trompettes et coups de canon; tout était réuni sur la colline parlementaire à Ottawa pour une grande cérémonie protocolaire comme il s'en fait peu.

Ministres, députés et sénateurs, mais aussi l'ancienne gouverneure générale Adrienne Clarkson, les ex-premiers ministres John Turner, Joe Clark et Jean Chrétien, des ambassadeurs étrangers au Canada, les juges de la Cour suprême et d'autres invités de marque ont envahi en matinée le Salon rouge du Sénat pour l'installation de celui qui est devenu le 28e représentant de la monarchie britannique au Canada.

Émue, la gouverneure générale sortante, Michaëlle Jean, était au premier rang, avec son conjoint, Jean-Daniel Lafond, après avoir participé à plusieurs événements soulignant son départ toute la semaine.

C'est tout sourire que M. Johnston et son épouse, Sharon, ont fait leur entrée dans le parlement, au son d'une musique de circonstances.

Dans son discours d'introduction, le premier ministre Stephen Harper a présenté un homme qui «incarne une éthique toute canadienne».

Âgé de 69 ans, le nouveau gouverneur général, originaire de Sudbury, en Ontario, a connu une longue carrière comme professeur de droit, avant d'être recteur de l'Université McGill, et jusqu'à tout récemment de l'Université de Waterloo.

Soulignant une passion commune, le premier ministre Harper a tenu à souligner une contribution moins connue de M. Johnston, en racontant dans son discours que ce dernier a été capitaine de l'équipe de hockey de l'Université Harvard, lors de ses études dans la prestigieuse institution.

Moins charismatique et coloré que sa prédécesseure, M. Johnston a toutefois réussi à dérider la foule massée au Sénat, improvisant même quelques anecdotes au milieu de son premier discours à titre de représentant de la reine.

Père de cinq filles, marié depuis 46 ans, il a longuement louangé le service public, la famille et l'éducation, à l'approche du 150e anniversaire du pays, dans sept ans.

«Alors que nous envisageons le Canada de 2017, une question me vient à l'esprit: pouvons-nous obtenir à la fois l'égalité des chances et l'excellence? Je crois qu'aucune autre nation au monde n'a déployé autant d'efforts que le Canada pour assurer l'égalité des chances à tous, a souligné le gouverneur général. Comment pouvons-nous faire de même dans notre quête de l'excellence? Selon moi, la réponse passe par l'édification d'un système public d'éducation qui soit le plus ouvert au monde.»

Bilingue, M. Johnston a estimé que ses deux décennies passées à Montréal lui avaient permis de découvrir et apprécier la culture et la langue françaises. «Nous les considérons comme des trésors nationaux», a-t-il ajouté.

Soulignant la longue expérience de solidarité et d'entraide des Canadiens, il a encouragé tout un chacun à s'impliquer dans sa communauté.

«Selon moi, mon rôle consiste à rassembler les gens de tous les âges et de toutes les origines pour édifier une nation éclairée et bienveillante, une nation qui sera une source d'inspiration non seulement pour les Canadiens, mais pour le monde entier», a conclu le nouveau gouverneur général.

Un don de 3 millions à la Fondation Michaëlle-Jean

Le gouvernement du Canada a annoncé, hier, l'octroi d'un don de 3 millions à la fondation créée par l'ancienne gouverneure générale Michaëlle Jean. Le premier ministre Stephen Harper a aussi indiqué que le gouvernement versera aussi une contribution équivalente pour chaque dollar de financement privé, jusqu'à concurrence de 7 millions sur une période de 10 ans. La Fondation Michaëlle-Jean «utilise les arts et la créativité pour encourager et appuyer des jeunes à l'échelle du Canada en vue de stimuler et d'accroître leur participation civique et d'améliorer leur bien-être». Cet organisme sans but lucratif a été mis sur pied en 2010 à Ottawa. Depuis 1960, le gouvernement du Canada rend hommage aux anciens gouverneurs généraux en soutenant des initiatives qu'ils ont appuyées durant leur mandat.