Il a 69 ans, il est sept fois grand-père, il est bilingue et il représente, selon Stephen Harper, ce que «le Canada a de meilleur. Il personnifie l'assiduité au travail, le souci du travail bien fait, le service public et l'humilité.» Tel est David Johnston, celui qui deviendra gouverneur général du Canada vendredi prochain.

Originaire de Sudbury, en Ontario, David Johnston était jusqu'ici recteur de l'Université de Waterloo. Avant cela, il a occupé pendant 15 ans le poste de vice-chancelier puis recteur de l'Université McGill.

Quand Stephen Harper a nommé David Johnston, il a insisté sur le fait que ce professeur émérite de droit possédait «une vaste expertise juridique, une pleine compréhension du gouvernement et une conscience aiguë des fonctions et des devoirs qui seront bientôt les siens».

Ce détail n'est pas anodin dans la mesure où David Johnston sera gouverneur général en période de gouvernement minoritaire, ce qui pourrait, comme cela est arrivé à Michaëlle Jean, le placer sous les feux de la rampe.

Cela étant dit, en droit, il n'était pas spécialiste de droit constitutionnel, mais de droit commercial.

Lors des campagnes électorales de 1979 et 1984, il a agi comme modérateur des débats télévisés. Plus récemment, à la demande de Stephen Harper, il a été appelé à définir le mandat de la commission Oliphant concernant les liens entretenus en 1993 par Brian Mulroney et l'homme d'affaires Karlheinz Schreiber. Auteur ou coauteur d'une vingtaine de livres, il a notamment écrit sur les conséquences financières qu'aurait l'indépendance du Québec. En 1995, il a aussi coprésidé le Comité du Non de Montréal.

Sa nomination a été accompagnée d'un concert de louanges. Ceux qui le connaissent parlent de lui comme d'une personne qui a à coeur le service public et qui est d'un naturel empathique.

Ce sera tout un changement de vie pour M. Johnston que de déménager à Rideau Hall. Jusqu'ici, il habitait sur une ferme, dans la petite ville de Heidelberg en Ontario.