Il n'y a pas d'élections en vue, mais Stephen Harper avait tout l'air, hier, d'être en répétition générale. De l'annonce du renouvellement d'un contrat en aéronautique de 467 millions à Mirabel à un barbecue en soirée à Dollard-des-Ormeaux, M. Harper semblait déjà en campagne électorale.

Il a annoncé que l'entreprise L-3 MAS de Mirabel continuera d'entretenir les CF-18 jusqu'en 2017, un contrat auquel travaillent 500 des 900 employés de la firme. Son président, Sylvain Bédard, ne pouvait cependant garantir la réintégration de la centaine de personnes mises à pied au début de l'année, lorsque le carnet de contrats se faisait moins garni.

Après avoir posé fièrement dans un CF-18, M. Harper s'est fait particulièrement incisif, en soirée, dans l'Ouest-de-l'Île: «Le nombre de personnes ici ce soir (environ un millier) a de quoi faire rougir de jalousie l'homme fort des libéraux au Québec, Marc Garneau... Ah, non, excusez-moi, je me trompe, c'est Denis Coderre? Non, non, c'est Jean-Marc Fournier? Ah non, c'est vrai, il a démissionné récemment... Est-ce que c'est Martin Cauchon, maintenant? Excusez-moi, j'ai de la misère à suivre toute cette saga.»

M. Harper a aussi lancé: «Pendant que nous parcourions le pays pour annoncer des projets créateurs d'emplois, lui, M. Ignatieff, parcourait aussi le pays, d'un océan à l'autre, pour faire la promotion de son livre, un livre qui a pour seul sujet... lui-même.»

Au Québec, où l'héritage de Trudeau est controversé, M. Harper a pressé les gens de ne pas voter pour le Parti libéral qui, «dans le plus profond de lui-même, est un parti centralisateur mené par un homme qui dit être trudeauiste».

Le premier ministre n'a pas oublié le Bloc, qui a voté, a-t-il dit, «contre un projet de loi visant à donner des peines plus sévères aux criminels qui maltraitent nos enfants. Le Bloc ne pense qu'aux droits des criminels.»

Léger déficit

M. Harper s'est targué d'avoir fait sortir le pays rapidement de la récession, notamment en donnant ouverture à un léger déficit. Le gouvernement Harper l'a permis, a-t-il dit, sans pour autant permettre les débordements qu'auraient souhaités à son avis «les libéraux, le NPD et le Bloc, la fameuse coalition des dépensiers compulsifs».

Il a enfin promis qu'il aurait, au moment opportun, des candidats de choix à présenter et qu'il disposait au demeurant de «l'argent nécessaire» pour mener à bien la prochaine campagne électorale.

Le sénateur Jacques Demers se trouvait aux côtés de M. Harper pendant son discours. Le premier ministre a salué le retour en force de M. Demers, qui est passé à un cheveu de la mort cet été à la suite d'une intervention chirurgicale qui a mal tourné.