Le premier ministre Stephen Harper a rejeté du revers de la main tout compromis proposé par les Libéraux et les Néo-démocrates: son gouvernement, a-t-il dit, continuera «de travailler à l'élimination de ce registre des armes d'épaule».

M. Harper réagissait ainsi pour la première fois à la proposition du chef néo-démocrate, Jack Layton, qui souhaite notamment remplacer les sanctions criminelles par de simples amendes lorsque quelqu'un omet d'enregistrer son arme.

Pour M. Harper, les solutions proposées par les deux chefs de l'opposition ne sont en rien des compromis. Il s'agit en fait pour lui d'une proposition qui cherche à perpétuer un registre qui vise «les chasseurs de canards et les agriculteurs».

«Nous (le gouvernement conservateur) sommes clairs: c'est possible dans notre pays d'avoir un système efficace de contrôle des armes à feu sans des mesures qui ciblent des chasseurs et des agriculteurs. Et c'est la raison pour laquelle presque tout le monde au Canada rural reste opposé à ces mesures.»

M. Harper a tenu ces propos dans le cadre d'une visite dans la région montréalaise.

Les Conservateurs tentent, par le biais d'un projet de loi déposé par une députée du Manitoba, Candice Hoeppner, d'abolir l'obligation d'enregistrer une arme d'épaule au registre national des armes à feu.

En novembre dernier, les conservateurs de Stephen Harper avaient réussi à faire adopter en deuxième lecture, grâce à l'appui de huit députés libéraux et de 12 néo-démocrates, un projet de loi privé qui propose d'abolir l'obligation d'enregistrer les armes d'épaule comme les fusils de chasse.

Depuis ce vote, le chef libéral, Michael Ignatieff, a ordonné à ses troupes de voter contre ce projet de loi. Résultat: le sort du registre repose maintenant entre les mains des 12 députés du NPD, qui permet un vote libre sur les projets de loi privés.

Tous les députés du Bloc québécois voteront aussi en faveur du maintien du registre. Toutefois, le Bloc québécois pourrait perdre un joueur avant la reprise des travaux. Le député bloquiste de Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia, Jean-Yves Roy, pourrait annoncer sa démission à l'occasion du caucus du Bloc, les 13 et 14 septembre, à Montréal.

Dès la première semaine des travaux parlementaires, les députés seront cependant appelés à voter sur une motion du député libéral Mark Holland visant à tuer le projet de loi de Mme Hoeppner. Si cette motion est rejetée, un vote définitif sur le projet de loi aura lieu plus tard à l'automne.