Alors que le premier ministre Harper débutait lundi son voyage de cinq jours à travers l'Arctique canadien, l'un des rivaux du pays dans cette région polaire a révélé ses propres idées en termes de souveraineté en Arctique.

Un bateau de croisière danois a débarqué, plus tôt ce mois-ci, un groupe de touristes sur les rives hautement contestées de l'île de Hans.

Aux dires du service de nouvelles Ritzau, 64 passagers danois ont pris pied sur cette île entre l'île d'Ellsmere et le Groenland, et ont érigé un cairn surmonté des drapeaux groenlandais et danois.

Le Canada et le Danemark clament tous deux leur souveraineté sur ce territoire d'1,3 kilomètre carré. Le nouvel énoncé de politique pour l'Arctique du gouvernement Harper indique que des négociations, et non des prises de positions, seront la clé pour régler cette dispute.

Pour le premier ministre, ce n'est pas une poignée de touristes qui va changer cela.

«L'île de Hans est un rocher d'un kilomètre carré au milieu de l'océan Arctique, alors je ne crois pas qu'il y avait vraiment matière à une excursion touristique», a lancé Stephen Harper aux journalistes lors de son arrêt à Churchill.

La petite ville du nord du Manitoba est la première étape de la nouvelle tournée arctique du premier ministre, où il a annoncé lundi que le gouvernement dépenserait 13,4 millions $ pour reconstruire les routes et améliorer les services offerts près des pistes de l'aérodrome géré par le fédéral. Il s'agit que la cinquième visite en Arctique de M. Harper depuis sa prise de pouvoir en janvier 2006.

Le premier ministre manitobain, Greg Selinger, a indiqué que ces améliorations aideront à transformer l'aéroport en quelque chose de plus qu'un simple lieu touristique.

«Cela permettra à Churchill de devenir un point d'accès pour tout le grand nord canadien», a-t-il déclaré à la presse après l'annonce du premier ministre Harper.

Après s'être adressé à des dignitaires locaux, M. Harper a déclaré à la presse qu'il avait vu des changements positifs dans la région au fil du temps, mais qu'il restait encore du travail à faire.

Selon lui, le Nord est une région peu populeuse et sous-développée, et de substantiels investissements seront nécessaires pour saisir les occasions qui se présenteront.

M. Harper a prévu des escales au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. On s'attend à ce qu'il affirme la souveraineté du Canada dans cette région.

Ce périple survient quelques jours après que le gouvernement du Canada eut annoncé ses nouvelles intentions à propos de l'Arctique, qui comprennent une opération diplomatique visant à éviter les différends territoriaux dans le Grand-Nord avec d'autres pays.

Le premier ministre Harper ira aussi rencontrer les militaires canadiens qui participent à l'exercice militaire «Opération Nanook».

Il sera également reçu par des leaders inuits, une semaine après que le Canada eut présenté des excuses formelles aux Inuits à propos des politiques ayant entraîné leur délocalisation, il y a quelques décennies. M. Harper n'a toutefois pas présenté lui-même ces excuses; elles ont été faites au nom du gouvernement par le nouveau ministre des Affaires indiennes et du Nord, John Duncan.