Les employés de la fonction publique fédérale ne rempliront pas de sondage sur leur environnement de travail cette année, après que le gouvernement fédéral ait jugé le coût de sa réalisation - un million de dollars - trop élevé.

Il semble que le Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux fasse les frais des coupes budgétaires imposées par le Conseil du Trésor.

C'est dans un courriel dont La Presse Canadienne a obtenu copie qu'un responsable de Statistique Canada a annoncé la nouvelle à ses collègues au début du mois dernier.

Le chef de la Division de la statistique du travail, Geoff Bowlby, y écrit, le 2 juin, que les fonds nécessaires à la réalisation de ce sondage n'ont pas été approuvés cette année.

«Je regrette de vous annoncer que les plans pour le Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux 2010 sont annulés», a-t-il écrit.

«Nous avons été informés par le secrétariat du Conseil du Trésor hier soir (le 1er juin) que le financement pour ce projet ne serait pas approuvé pour cette année».

Il a demandé, de plus, aux membres de l'équipe qui auraient déjà commencé à travailler sur l'enquête de s'arrêter immédiatement.

Le gouvernement sollicite les commentaires de ses employés à tous les trois ans, afin d'améliorer les services et programmes. Le sondage donne un aperçu des préoccupations des fonctionnaires et a révélé des milliers de situations de harcèlement en milieu de travail.

Le prochain sondage est planifié pour 2011. Une porte-parole du président du Conseil du Trésor, Stockwell Day, a assuré que cette étude allait se dérouler comme prévu, pour un montant de 1,2 millions de dollars. Mais le sondage n'aura lieu qu'une fois tous les trois ans, comme avant.

«La décision de ne pas aller de l'avant avec un sondage annuel a été prise, ce qui coûterait plus d'un million de dollars par année aux contribuables», a affirmé Mélisa Leclerc dans un courriel.

Statistique Canada est responsable de la conduite du sondage et de la compilation des résultats. La première étude de ce type a été effectuée en 1999 et la dernière date de 2008.

L'Alliance de la Fonction publique du Canada, qui représente les fonctionnaires fédéraux, accuse les conservateurs d'être sourds aux besoins et aux demandes de ses employés.

La vice-présidente exécutive du syndicat, Patty Ducharme, estime que le gouvernement démontre clairement qu'il n'est «pas intéressé à entendre les idées de ses employés, alors qu'ils sont les mieux placés puisqu'ils interagissent avec les Canadiens tous les jours».

Quelques 285 000 travailleurs du secteur public reçoivent le sondage, et environ le tiers y répondent.

Le dernier sondage, mené en 2008, a notamment permis de savoir que 16 pour cent des répondants affirment avoir été victimes de harcèlement à une ou deux reprises au cours des deux dernières années. Aussi, 18 pour cent des répondants s'étaient plaints de discrimination, basée principalement sur le sexe, l'âge ou la race.

Rappelons que le gouvernement est déjà fortement critiqué pour avoir décidé de remplacer le formulaire détaillé obligatoire de recensement par un sondage rempli sur une base volontaire.