Le gouvernement canadien durcit encore le ton contre l'Iran, a appris La Presse. Selon une source gouvernementale haut placée, le ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon annoncera lundi matin une nouvelle série de sanctions contre l'Iran, comprenant l'interdiction de faire de nouveaux investissements dans son secteur pétrolier et d'y exporter tout bien pouvant servir à son programme nucléaire.

«C'est en réaction au refus de l'Iran de se conformer aux récentes résolutions de l'ONU et de coopérer pleinement avec l'Agence internationale de l'énergie au sujet de son programme d'enrichissement d'uranium», indique notre source.

Téhéran prétend que ce programme sert seulement à des fins civiles, mais la communauté internationale croit qu'il est utilisé pour mettre au point l'arme nucléaire.

Les nouvelles sanctions canadiennes doivent aussi servir d'avertissement à la Corée du Nord. «On envoie un message aux États qui ont un programme ou des ambitions nucléaires : ils ne peuvent pas constamment violer les normes internationales sans en subir les conséquences», ajoute notre source.

Le Canada emboîtera ainsi le pas à l'Union européenne (UE), qui annoncera également lundi de nouvelles sanctions sévères contre l'Iran, afin de le forcer à négocier au sujet de son programme nucléaire.

Les membres de l'UE se sont déjà entendus sur le contenu des mesures, qui visent surtout le secteur énergétique de l'Iran. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne doivent les adopter lundi au cours d'une réunion à Bruxelles.

L'UE devrait interdire les nouveaux investissements dans le pétrole et le gaz iranien, ainsi que le transfert de technologies pouvant servir son programme nucléaire. Le transport maritime et les échanges commerciaux seront aussi limités.

Les États-Unis et l'Australie ont déjà adopté des mesures similaires.

«Pays hostile»

L'Iran a mis en garde la communauté internationale. «Quiconque participe au scénario des États-Unis sera considéré comme un pays hostile», a menacé son président Mahmoud Ahmadinejad.

Ces sanctions s'ajoutent à celles qu'ont déjà adoptées en juin le Conseil de sécurité de l'ONU et le gouvernement canadien. La table a été mise au sommet du G8.

Lors de cette rencontre, les pays riches ont condamné unanimement l'Iran et la Corée du Nord. «Les gouvernements de l'Iran et de la Corée du Nord ont choisi d'acquérir des armes et de menacer leurs voisins. Le monde doit s'assurer que les dépenses qu'ils font en armement ne seront pas les seuls coûts associés à ces actions», a déclaré le premier ministre Stephen Harper.

- Avec l'AFP