Le sénateur libéral et général à la retraite Roméo Dallaire a eu des bons mots mercredi pour l'avion militaire F-35, dont l'achat sans appel d'offres est dénoncé par son parti.

Accompagnant le chef libéral Michael Ignatieff en tournée au Québec, M. Dallaire a indiqué aux journalistes que l'appareil dont le gouvernement Harper a annoncé l'acquisition de 65 unités au coût de 9 milliards de dollars la semaine dernière était un «bon avion», qui avait l'avantage d'être produit en Amérique du Nord.

«En Amérique du Nord, toute l'industrie aéronautique est intégrée. Ça me semble bien logique. Boeing est en Amérique du Nord. Mais c'est un vieil avion...», a-t-il dit.

Boeing et le consortium européen EADS-BAE System sont évoqués comme ayant manifesté de l'intérêt pour fournir un remplacement aux F-18 de la Défense canadienne. C'est finalement Lockheed Martin qui a remporté la mise.

M. Dallaire a ajouté que le Canada avait besoin de ce type d'avions de combat, particulièrement lors de missions à l'étranger et que les militaires canadiens avaient même besoin d'encore plus que les 65 avions annoncés. «On avait besoin de plus que ça. On peut seulement s'en payer 65», a-t-il noté.

Le sénateur a toutefois précisé qu'il était en désaccord avec la manière dont le gouvernement avait accordé le contrat, un processus qu'il a qualifié de «camouflage».

Il s'est défendu de jeter un pavé dans la mare du Parti libéral, qui mercredi encore faisait une conférence de presse à Ottawa pour demander au directeur parlementaire du budget, Kevin Page, de se pencher sur les processus d'acquisition sans appel d'offres.

«C'est mon chef. Je soutiens mon chef. Mais ça, ça veut dire que je me tiens au garde-à-vous et que je me ferme la gueule? En soutenant son chef, ça veut dire qu'on l'avise et qu'on l'aide et qu'on le supporte. C'est ça que je fais», a-t-il dit.

Le chef libéral, Michael Ignatieff, a indiqué qu'il avait des discussions sur les questions militaires avec l'ancien général et que ce dernier avait droit à ses opinions.

De passage au Québec avec son autobus «Express libéral , avec lequel il sillonne le Canada tout l'été, il a toutefois campé sur ses positions.

«Je ne suis pas convaincu qu'on a besoin de cet avion, a-t-il martelé. Quel est le but stratégique de cet avion? Quel est le risque qu'il faut voir dans l'avenir? Est-ce qu'on a besoin de tant d'avions? Il faut qu'il y ait un débat public sur cette question.»

«Je suis contre un gouvernement qui fait l'annonce au milieu du mois de juillet quand tout le monde est en vacances, que le Parlement ne siège pas et qu'il n'y a aucun processus compétitif. Est-ce que c'est un bon marché? Les Canadiens ne croient pas. Moi non plus, je ne crois pas.»