L'examen entrepris par la commissaire fédérale à l'éthique sur ses agissements dans l'affaire Rahim Jaffer ne va pas empêcher le ministre des Ressources naturelles Christian Paradis de dormir.

C'est ce qu'il a déclaré mercredi, peu après que la commissaire Mary Dawson eut annoncé qu'elle allait se pencher sur ses actions alors qu'il était ministre des Travaux publics.

«Si la commissaire veut faire enquête, qu'elle le fasse. Ça ne m'empêchera pas de dormir!» a-t-il lancé tout de go.

M. Paradis a affirmé qu'il n'était pas inquiet des conclusions de Mme Dawson puisqu'il n'avait rien à se reprocher.

«J'ai toujours agi de façon appropriée. Je suis très confiant que le résultat de l'enquête déterminera ce qui s'est passé effectivement», a-t-il soutenu, soulignant qu'un fonctionnaire qu'il qualifie de «non-partisan», André Morin, a indiqué, lors d'un témoignage devant un comité parlementaire, que le dossier de M. Jaffer avait été géré correctement.

C'est la députée libérale Marlene Jennings qui a déclenché le processus d'examen en portant plainte auprès de la commissaire, le 3 juin dernier.

Mme Jennings souligne que le ministre Paradis aurait peut-être enfreint la loi en s'étant placé en situation de conflit d'intérêts en facilitant l'accès de M. Jaffer - ex-député conservateur et mari de l'ancienne ministre Helena Guergis - à des responsables gouvernementaux pour des projets de son entreprise Green Power Generation.

Dans sa lettre à Mme Dawson, elle écrit: «Il semble que le ministre Paradis ait profité de sa charge pour favoriser un projet d'installation de panneaux solaires sur des édifices du gouvernement du Canada, présenté formellement par Rahim Jaffer. (...) Il est également connu que M. Jaffer est un ami du ministre Paradis.»

M. Jaffer a fait l'objet d'accusations de lobbying illégal auprès du gouvernement.

M. Paradis a admis que M. Jaffer l'avait contacté sur son téléphone cellulaire pour un projet de panneaux solaires. Il l'aurait alors référé à son directeur parlementaire, Sébastien Togneri, qui aurait demandé aux fonctionnaires du ministère d'étudier le projet de M. Jaffer en priorité.

Le ministre a pris la peine de souligner que le fait que Mme Jennings ait déposé une plainte ne signifiait pas que ses allégations soient vraies.

Sur son site internet, la commissaire indique qu'elle ne peut émettre de commentaires tant que son examen est en cours. Les résultats de son investigation seront éventuellement publiés dans un rapport.