Officiellement, le Parti libéral appuie la monarchie. Mais le chef libéral, Michael Ignatieff, a déjà mis en doute le bien-fondé de cette institution.

Officiellement, le NPD estime que le Canada devrait couper les liens avec la monarchie britannique. Mais le chef néo-démocrate, Jack Layton, croit qu'il y a des questions plus urgentes à régler que de se lancer dans une réforme constitutionnelle.

Pour sa part, le Bloc québécois réclame la souveraineté du Québec. La visite de la reine Élisabeth II au Canada cette semaine laisse le chef bloquiste, Gilles Duceppe, totalement indifférent.

La visite de la souveraine au pays relance immanquablement le débat sur la pertinence de la monarchie. Et les élus alimentent souvent ce débat.

MM. Ignatieff et Layton pourraient donc devoir faire des pirouettes diplomatiques en présence de la reine, qui poursuit aujourd'hui à Ottawa sa visite d'une dizaine de jours.

M. Layton participera cet après-midi à une réception dans les jardins de Rideau Hall en l'honneur de la souveraine et de son mari, le prince Philip.

Motion néodémocrate

En 1999, le NPD a adopté une motion exigeant la «canadianisation» du chef de l'État canadien. En 2006, l'aile québécoise du parti de Jack Layton a proposé de se débarrasser de la monarchie et de transformer le Canada en république.

Un stratège néo-démocrate a indiqué à La Presse hier que cette motion fait officiellement toujours partie du programme du NPD, mais que cette question est loin d'être une priorité.

Pour sa part, Michael Ignatieff, qui aura une audience avec la reine vendredi à Ottawa, a déjà écrit, dans un article publié en 1992 dans le quotidien britannique The Observer, que l'avenir de la monarchie apparaissait de plus en plus sombre dans la foulée de la séparation du prince Charles et de la princesse Diana. Il estimait alors que les Britanniques devaient se demander sérieusement si l'heure n'était pas venue d'adopter un régime républicain.

«On nous demande de compatir avec la douleur d'un couple au destin tragique. (...) Assez de cette absurdité (nonsense). La famille royale ne fait pas son travail», avait-il écrit alors qu'il vivait à Londres.

Cette tournée canadienne de la reine Élisabeth II, âgée de 84 ans, est la 22e depuis qu'elle a accédé au trône, le 6 février 1952. Elle visitera cinq villes : Halifax (Nouvelle-Écosse), Ottawa (Ontario), Winnipeg (Manitoba), Toronto et Waterloo (Ontario).

Aujourd'hui, le couple royal visitera le Musée canadien de la nature, au centre-ville d'Ottawa. La reine dévoilera ensuite une statue de bronze d'Oscar Peterson, le grand pianiste de jazz canadien, au Centre national des arts.

En fin de journée, elle accordera une audience au premier ministre Stephen Harper et, demain, elle assistera à la fête du Canada sur la colline parlementaire. La reine et son mari se rendront ensuite à Winnipeg samedi.