Malgré leurs divergences sur l'avenir du Parti libéral du Canada, Michael Ignatieff tient à dire qu'il n'y a pas de froid entre lui et l'ancien premier ministre Jean Chrétien.

En fait, M. Ignatieff n'avait que de bons mots, jeudi, pour l'homme ayant mené les libéraux à trois gouvernements majoritaires consécutifs en 1993, 1997 et 2000.

L'actuel chef du PLC a soutenu en conférence de presse que ses relations avec M. Chrétien avaient toujours été bonnes. Il a ajouté ne pas «toujours être d'accord avec M. Chrétien», mais être assez intelligent pour reconnaître un «as de la politique» quand il en voit un.

L'ancien et le nouveau chef du PLC se sont opposés récemment sur une quelconque alliance avec le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui passerait par un pacte de non agression électoral, une coalition ou une fusion en bonne et due forme.

Dans une récente sortie publique, M. Chrétien a dit croire que le parti devrait entreprendre une quelconque coopération avec le NPD dans le but de vaincre les conservateurs de Stephen Harper lors des prochaines élections. L'ancien premier ministre a reconnu en avoir discuté avec l'ancien chef néo-démocrate Ed Broadbent, tout en précisant qu'il n'avait aucun mandat du parti.

Les rumeurs sur l'avenir du PLC ont éventuellement contraint M. Ignatieff à clarifier sa position sur la question. M. Ignatieff a rejeté vivement tout pacte de non agression électoral ou une fusion des deux partis. Il a toutefois laissé la porte ouverte à une coalition gouvernementale post-électoral, si les résultats du scrutin rendaient cette option faisable et nécessaire.

Des efforts ont été faits pour gommer toute impression de division dans les rangs libéraux.

Ainsi, M. Chrétien doit se joindre à M. Ignatieff à l'occasion d'un rassemblement libéral le mois prochain dans la circonscription de Saint-Maurice, au Québec.

Le PLC doit se concentrer à construire «une grande tente rouge» au centre de l'échiquier politique, a dit M. Ignatieff, en recueillant du soutien des partis à droite et à gauche, comme M. Chrétien l'avait fait.