Le NPD réclame que le gouvernement conservateur de Stephen Harper investisse 1,4 milliard de dollars en cinq ans en santé maternelle et infantile pour honorer sa promesse de faire de cet enjeu une priorité.

«Si on a les moyens de dépenser 1 milliard de dollars pour envoyer des canons sonores contre les manifestants à Toronto, le moins qu'on puisse faire serait de dépenser 1,4 milliard en quelques années pour fournir des services de santé de première ligne aux femmes du Congo», a estimé hier le député du NPD Paul Dewar, critique en matière d'affaires étrangères.

 

Alors que le gouvernement a évalué cette semaine à plus de 930 millions le coût de la sécurité aux sommets du G8 et du G20, qui auront lieu en Ontario au mois de juin, Ottawa n'a toujours pas chiffré l'initiative proposée en santé maternelle et infantile.

Priorité

En janvier dernier, le premier ministre Harper a annoncé vouloir faire de cet enjeu une priorité aux prochains sommets des leaders internationaux, mais depuis, la controverse fait rage sur l'inclusion ou non de l'accès à l'avortement dans l'initiative.

Devant un comité parlementaire cette semaine, la ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, a assuré que le financement des projets en santé maternelle et infantile ne viendrait en aucun cas empiéter sur les fonds déjà alloués à d'autres activités de l'Agence canadienne de développement international, mais sans toutefois chiffrer l'investissement.

Or, le NPD s'inquiète de l'intention du gouvernement, annoncée dans le budget 2010-2011, de geler les budgets de l'aide internationale à partir de l'année prochaine. «Où vont-ils prendre l'argent?» s'interroge M. Dewar.

Le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant, lancé par l'Organisation mondiale de la santé en 2005, évalue à 30 milliards les besoins, d'ici à 2015, «pour sauver les vies de 10 millions de femmes et d'enfants», a indiqué le député néo-démocrate. La juste part du Canada serait donc de 1,4 milliard de dollars en cinq ans.