Le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, fait l'objet de critiques pour avoir participé à une vidéo promotionnelle pour une entreprise de produits chimiques désireuse de se lancer en affaires en Chine.

Des membres du Parti libéral et du Nouveau Parti démocratique (NPD) ont d'ailleurs exigé la démission du ministre, jeudi, pour s'être servi de ses fonctions au sein du cabinet pour promouvoir une société privée.

Ils ont également demandé à la Commissaire aux confits d'intérêts et à l'éthique de mener une enquête afin de déterminer si M. Clement a enfreint les règles relatives aux conflits d'intérêt ou à la conduite des ministres.

Mais le gouvernement soutient que M. Clement n'a rien fait de mal -il a tout simplement tenté d'aider une entreprise de sa circonscription, ce que tous les députés ont le devoir de faire.

Ces allégations font suite au dévoilement d'une nouvelle à l'effet que M. Clement a participé, en 2008, à une vidéo promotionnelle pour Lord and Partners Ltée, une entreprise qui fabrique des produits de nettoyage écologiques et dont les locaux se trouvent à l'intérieur des limites de la circonscription de Parry Sound-Muskoka, que représente M. Clement.

Dans la vidéo, M. Clement se présente à titre de ministre de la Santé, fonction qu'il occupait à l'époque, et offre ses salutations au peuple de la Chine «en mon nom et au nom du gouvernement du Canada».

À titre de ministre de l'Industrie, M. Clement a plus tard nommé George Young, le producteur de la vidéo et un supporter de longue date, à la Commission canadienne de tourisme.

De plus, Lord and Partners s'est vu accorder, cette année, trois contrats du gouvernement fédéral totalisant 41 000 $.

À la Chambre des communes jeudi, le député néo-démocrate Pat Martin a laissé sous-entendre que M. Clement était l'équivalent parlementaire d'une vedette d'infopub.

«Les campagnes promotionnelles ne font pas partie des descriptions de tâches d'un ministre, a lancé M. Martin. En fait, elles représentent un flagrant conflit d'intérêt. La ministre d'État à la Condition féminine (Helena Guergis) a été limogée pour bien moins.»

Le député libéral Wayne Easter a accusé M. Clement d'avoir enfreint les règles liées aux conflits d'intérêt, aux communications du Conseil du Trésor ainsi que le code de conduite ministérielle du premier ministre.

«Incroyablement, le ministre de l'Industrie s'est servi de son titre pour promouvoir la publicité de son ami en terre étrangère... Les règles n'ont-elles aucune valeur aux yeux des conservateurs et de leurs amis?»

Stephen Harper n'était pas aux Communes jeudi, mais son secrétaire parlementaire, Pierre Poilievre, a affiché son soutien à l'endroit de M. Clement, l'un des membres les plus aguerris du cabinet ministériel conservateur.

M. Poilievre a fait savoir que le ministre n'avait pas été impliqué dans l'octroi de contrats fédéraux à Lord and Partners. Il a ajouté que le propriétaire de la société n'avait jamais contribué à la caisse du Parti conservateur et que M. Clement n'avait nullement profité, financièrement, de sa participation à la vidéo.

Le porte-parole de M. Harper, Dimitri Soudas, a déclaré que M. Clement n'avait que fait son devoir. «Les députés et ministres sont supposés promouvoir le Canada, les industries canadiennes et les sociétés canadiennes sur la scène internationale.»