Les partis de l'opposition à Ottawa ont dénoncé les coûts de sécurité trop élevés pour les sommets du G20 et du G8, qui se tiendront dans un mois à Toronto et à Huntsville.

Des documents budgétaires rendus publics lundi ont montré que ces coûts pourraient atteindre près de 1 milliard de dollars. Ils n'incluent pas les autres dépenses liées à l'organisation des sommets.

 

Lors de la période de questions, le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a souligné qu'il s'agissait d'une évaluation préliminaire et qu'elle était pleinement justifiée.

«En nous basant sur une évaluation moyenne des risques, nous avons budgété jusqu'à 930 millions, a expliqué le ministre. Il s'agit d'un événement sans précédent, où nous avons deux sommets l'un à la suite de l'autre, et nous croyons les experts lorsqu'ils nous disent qu'il s'agit du niveau nécessaire de sécurité.»

Le député libéral Bob Rae a répliqué en faisant remarquer que le gouvernement avait changé d'avis sur sa liste d'invités et qu'il avait improvisé au sujet de l'ordre du jour de ces rencontres de leaders politiques du monde entier.

«Rien n'a été constant, a-t-il déploré. Le ministre est-il prêt à admettre qu'il y a eu à tout le moins un certain degré d'incompétence, une approche hasardeuse face à la planification de ces sommets et que cela explique des coûts si élevés?»

Le chef du NPD, Jack Layton, s'est quant à lui insurgé contre l'ampleur de la somme. «On peut faire beaucoup de choses avec 1 milliard de dollars!» s'est exclamé le député de la ville de Toronto à la Chambre des communes.

Hier après-midi, son parti a fait circuler un courriel, dans lequel il a donné certains exemples de ce qu'il aurait été possible de payer avec ces 930 millions, dont: «La totalité des droits de scolarité de 189 140 étudiants postsecondaires de premier niveau» et «les frais des soins de santé de 167 568 Canadiens».

«Je ne pense pas que nous ayons de leçon à recevoir des socialistes sur la manière de faire un budget», a rétorqué Vic Toews.

De tous les partis de l'opposition, c'est le Bloc québécois qui est resté le plus prudent. «Il y a sûrement une mauvaise évaluation», a convenu le chef, Gilles Duceppe.

Mais «je veux vraiment regarder l'ensemble des coûts, ce que ça a voulu dire, a-t-il ajouté. Je ne veux pas faire de basse démagogie sur ça. Je n'ai pas une âme conservatrice.»